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Séance du 21 novembre 2009

Présents : Stéphane Arthur, Patrice Boivin, Chantal Brière, Pierre Burger, David Charles, Pierre de Galzain, Pierre Georgel, Delphine Gleizes, Caroline Julliot, Franck Laurent, Arnaud Laster, Loïc Le Dauphin, Bernard Leuilliot, Claire Montanari, Ayako Murakami, Yvette Parent, Marie Perrin, Jean-Pierre Reynaud, Guy Rosa, Denis Sellem et Sylvie Vielledent.


Informations

Spectacles 

En l’absence de Claude Millet, Franck Laurent et Guy Rosa président la séance. Arnaud Laster rappelle que L’Intervention est jouée à L’Actéon Théâtre, dans le XIème arrondissement, du lundi au samedi. La mise en scène est à la hauteur de la lecture à laquelle il avait auparavant assisté et qu’il avait jugée excellente. Sobre, sans exhibition excessive, elle sert le texte et met en évidence la justesse du jeu des acteurs.

 

Arnaud Laster signale que beaucoup de pièces et de romans de Hugo sont mis en scène en ce moment. Mangeront-ils ?, par exemple, est joué à l’espace Saint-Honoré. La pièce est prise en charge par quatre acteurs. Deux personnages sont supprimés, mais les comédiens, pour compenser leur absence, prennent à témoin le public et lui font jouer leur rôle. On trouve également, au Lucernaire, une mise en scène des Misérables. Le titre initial de l’adaptation devait reprendre celui d’un chapitre du roman : « Il ne suffit pas d’être ivrogne pour être immortel », ce qui convenait bien dans la mesure où les comédiens citaient un texte de Hugo contre la sobriété. Là encore, le spectacle est fondé sur une véritable économie de moyens : trois acteurs se partagent l’ensemble des personnages du roman. Les rôles de Fantine, Éponine et Cosette sont pris en charge par une même actrice, tandis qu’un comédien joue à la fois Javert et Myriel et qu’un autre se partage Jean Valjean et Gillenormand, créant ainsi des échos parfois inattendus entre personnages. Les Travailleurs de la mer sont à l’affiche, ainsi que L’Homme qui rit de Laurent Schuh, créé en 2002 et repris au théâtre Daniel Sorano de Vincennes. Laurent Schuh organise trois dimanches de suite ce qu’il appelle des « cirq’onférences » sur « Hu ! Go ! ». Franck Laurent sera présent à la première, Claude Millet à la seconde, Arnaud Laster et Danièle Casiglia à la troisième. Arnaud Laster annonce également qu’une lecture des Deux Trouvailles de Gallus aura lieu le 4 décembre, à l’issue de l’assemblée générale de la Société des Amis de Victor Hugo, 38 rue du faubourg Saint- Jacques, à la Société des Gens de Lettres.

 

Guy Rosa demande quelle version des Misérables est passée récemment à la télévision. Celle de D. Decoing-J. Dayan lui répond-on, à propos duquel tu as fait un texte féroce (../00-10-21rosa.htm) Bernard Leuilliot explique que les éditions abrégées destinées aux enfants se chargent parfois de modifier le texte de façon encore plus flagrante. Il a ainsi lu une version  à la fin de laquelle Jean Valjean ne meurt pas mais s’installe confortablement au sein du foyer de Marius et Cosette. Arnaud Laster évoque une adaptation qui se termine par l’amitié indéfectible de Jean Valjean et de Gillenormand.

 

Publications et conférences 

Franck Laurent annonce la parution de plusieurs ouvrages. Le musée Victor Hugo de Cuba, ouvert en 2002, publie Victor Hugo à la Havane, deux siècles d’influence française à Cuba (Association La Brochure, 2009).

 

Le livre de Kate Cambor, Belle Epoque – Jeanne Hugo, Léon Daudet et Jean-Baptiste Charcot face à leur destin, vient également de paraître chez Flammarion. 

 

Franck Laurent et Pierre Georgel évoquent rapidement la publication d’un recueil, Poésies intimes de Hugo chez Omnibus. Tout y est critiquable : l’intitulé même de l’ouvrage, l’intime étant présent dans toute l’œuvre de Hugo ; le choix anthologique des textes, d’ailleurs anonyme ; celui des dessins de Hugo, tirés au petit bonheur la chance de certains catalogues dont la référence manque.

 

Guy Rosa, qui ne lit pas l’anglais, s’informe du  livre de Marva A. Baenett, Victor Hugo on things that matter, sans obtenir vraiment de réponse. Il semble qu’il s’agit d’une anthologie couvrant tous les genres et dont les textes sont longuement commentés mais on en saura peut-être un peu plus la prochaine fois puisque ce livre, acheté par la bibliothèque, peut être consulté et même emprunté.

 

Il fait circule l’Histoire d’un crime, préfacé par J.-M. Hovasse, annoté par lui. Jean-Marc Hovasse le présentera le 3 décembre à 19h à la librairie L’Arbre à Lettres, rue du Faubourg Saint-Antoine, ainsi qu’à France Inter le 10 décembre à 20h. dans l’émission « L’humeur vagabonde » de Kathleen Evin. L’éditeur, E. Hazan, intervient, lui, dans l’ «Atelier littéraire » de France Culture le 13 décembre à 17h.

Une discussion s’ensuit sur la qualité du livre : très inférieur à Napoléon le Petit selon Guy Rosa qui approuve Hugo de l’avoir substitué à Histoire d’un crime et abandonné ce dernier ; Jean-Marc Hovasse ne partage pas cette appréciation et reconnaît au livre de nombreuses qualités littéraires ; Franck Laurent juge le récit assez mal organisé, excessivement touffu, comme si Hugo avait eu du mal à trouver un bon régime de récit ; Bernard Leuilliot ajoute que ce n’est pas un hasard si le texte n’a jamais été achevé mais, à ses yeux, tout ce qui est de l’ordre de l’autobiographie est magnifique. Franck Laurent demande si Hugo ajoute beaucoup d’éléments lors de l’édition de 1877. Guy Rosa explique que le travail de datation du texte n’a jamais été fait et que l’ignorance sur ce point reste complète, exception faite, évidemment, des passages évoquant des événements postérieurs à 1852 (et aussi, quoique ce soit moins évident, des événements du coup d’Etat tardivement révélés). Cette ubiquité temporelle du texte (en cela proche des Misérables), à la fois témoignage sur le vif et histoire, journal et mémoires, est d’ailleurs un des aspects intéressants du livre. Dommage que la datation n’ait pas été faite, regrette Pierre Georgel, d’autant plus que la différence d’écriture sur le manuscrit, très visible, la rend aisée.

 

[Ajout DLR] La vidéo de l'Angelo, tyran de Padoue mis en scène par C. Honoré est sur le site: http://www.groupugo.univ-paris-diderot.fr/Audio/Angelo/Angelo.htm

 

Soutenances de thèse 

            Franck Laurent annonce que le Groupe Hugo a deux nouveaux docteurs. Stéphane Arthur a soutenu une thèse étudiant « La représentation du XVIe siècle dans le théâtre romantique », et Marie Perrin sur « L’écriture écartelée : barbarie et civilisation dans les romans et la prose philosophique de Victor Hugo ». Franck Laurent les invité à déposer un exemplaire de leur thèse à la bibliothèque Jacques Seebacher (on se demande où vont les exemplaires demandés aux doctorants, sûrement pas aux endroits où ils seraient consultables).

 

Victor Hugo, citations et slogans 

            Franck Laurent évoque un article tiré du blog du Monde « Les décodeurs » publié le 18 novembre 2009. L’auteur de l’article, Nabil Wakim, réfléchit sur les récent propos du ministre de l’identité nationale et de l’immigration Éric Besson, qui affirmant citer Hugo, a dit : « La France, la nation, c’est un passé pour se tourner vers l’avenir ». Le journaliste a mené une petite enquête : cette platitude semble bien ne se trouver nulle part dans Hugo, ni telle quelle ni dans une formulation différente contenant la même idée. Mieux valait citer Paris : « France, tu es trop grande pour n’être qu’une patrie ...»           

Franck Laurent observe qu’il serait amusant d’écrire une histoire des slogans tirés de Hugo et d’étudier la façon dont la mémoire hugolienne circule et rejaillit ainsi régulièrement dans les mouvements sociaux. On sait la fortune du « Laissez la peur du rouge aux bêtes à corne » ; plus récente, celle de « L’Elysée fut dans Paris le coin inquiétant et noir. Dans ce lieu mauvais on était petit et redoutable. » La célèbre formule soixante-huitarde, « Police partout, Justice nulle part », reprend la déclaration de Hugo faisant, le 17 juillet 1851, le bilan de la République conservatrice : « pas assez de justice et beaucoup trop de police ».

            Delphine Gleizes raconte que, lors de la dernière biennale d’art contemporain de Lyon, un artiste a travaillé avec les habitants d’un quartier, reproduisant certains de leurs propos sur les murs. Une enseigne lumineuse portant les mots « Victor Hugo est mort » a ainsi orné les murs de la ville.

 

Franck Laurent adresse une pensée à Hiroko Kazumori, empêchée de venir présenter sa communication aujourd’hui, et remercie Caroline Julliot de la remplacer gentiment.


Communication de Caroline Julliot : « Sage comme une image » ou lorsque l’enfant paraît... à cache-cache avec l’infante (voir texte joint)


Discussion

Quel sens attribuer à la symbolique de la rose dans le poème ?

YVETTE PARENT : J’ai trouvé votre lecture magnifique. Il me semble qu’il y en a une autre qui peut se superposer à la vôtre. Pour moi, Hugo construit une image doublement sacrée, comme vous l’avez montré : la petite fille est sacrée comme enfant et comme infante. Mais il détruit ensuite cette image par une sorte de saccage érotique sous-jacent. La rose, explicitement assimilée à l’Infante, est en effet un symbole parlant, et le coup de vent qui en émiette les pétales à la surface de l’eau rappelle ce qui porte le nom de défloration. Le tableau de Hugo insiste sur ce qui s’écroule, sur la destruction de la royauté.

FRANCK LAURENT : Cela ne contredit en rien l’analyse de Caroline Julliot, que je remercie vivement. Je suis très intéressé par la question que vous posez, Caroline Julliot – question qui découle presque de tout le système hugolien. Qu’est-ce qui se passe lorsque l’enfant, symbole absolu de pureté, est en même temps tyran ? A ma connaissance, vous avez fait la première lecture qui place cette question au cœur du poème. Vous accordez une place essentielle à la stratégie du regard dans le texte. Je suis tout à fait d’accord avec vous.

            La remarque d’Yvette Parent n’est pas absente de votre analyse. À quelle condition l’infante peut-elle redevenir enfant et fille ? La réalisation sexuelle et érotique n’est pas nécessairement négative. L’Infante peut ainsi réintégrer l’humaine condition. Il suffit de songer au « Sacre de la femme ». Pensons également au dogme de l’Immaculée conception, réfuté par Hugo. La défloration de la princesse n’est pas l’expression d’un sadisme hugolien, mais le signe et l’espoir d’une réintégration, sur le mode démocratique, d’un monde où il n’y aurait ni Infante, ni vierge Marie.

 

Peinture et poésie

DELPHINE GLEIZES : Je voudrais aller dans le sens de ce que vous avez dit sur Vélasquez. Je pensais aux analyses de Svetlana Alpers sur la position surplombante de Philippe IV dans un de ses tableaux. Les personnages royaux sont à l’arrière-plan en quasi transparence. Seuls les attributs du roi ressortent par des rehauts de couleur. Le traitement fantomatique des figures royales est récurrent chez Vélasquez. Vous avez également évoqué un jeu d’échelle. La description finale de la duègne fait effectivement songer au tableau des Ménines. Le poème joue sur des stratégies picturales. L’inversion de la hiérarchie est très forte : la duègne apparaît au premier plan et formule les dernières paroles du texte. On trouve les mêmes stratégies dans les tableaux Christ dans la maison de Marthe et Marie  et Les Fileuses de Vélasquez.

BERNARD LEUILLIOT : En effet. J’ai parfois le sentiment que nous sommes guettés par la surinterprétation. Soit on lit dans ce poème une scène de sadisme érotique, soit on substitue Michel Foucault à Vélasquez. Or ce que dit Foucault sur la peinture a parfois été contesté – en particulier par Daniel Arasse dans son ouvrage On n’y voit rien. Le problème, pour moi, n’est pas tant la duplication de la scène en arrière-plan. Ce qui me paraît central dans le poème, c’est la duègne. Que représente-t-elle ? Je ne sais pas.

GUY ROSA : Elle pourrait être vue comme le double du poète : elle dit le vrai (Admonet et magna testatur voce per umbras) et, à défaut d’une bouche d’ombre elle a une « face d’ombre ».

MARIE PERRIN : Elle représente également l’éducation, les interdits.

ARNAUD LASTER : Dans une notice que j’ai rédigée pour une édition de La Légende des Siècles, j’ai proposé de passer par l’analyse d’un autre tableau pour comprendre le poème. À mon avis, Hugo s’inspire également d’un tableau de Louis Boulanger représentant Léopoldine âgée de quatre ans. La description qu’en fait Sainte-Beuve est très proche de celle qu’on trouve dans le poème. Léopoldine tient une rose à la main : « Déjà noble avec art, digne comme une Infante, / […] Rêveuse [...], au jardin, / La lèvre relevée où flotte le dédain, / […] / Telle enfin qu’à grands traits Boulanger l’a saisie / […] / Cette Léopoldine est fille des Césars ».

FRANCK LAURENT : Il y a très certainement plusieurs strates d’écriture. La référence à Boulanger ne permet pas en effet de rendre compte de la question du despotisme présente dans l’œuvre de Vélasquez.

GUY ROSA : Certes. Le portrait que Hugo fait, dans « La Rose de l’Infante » du roi Philippe est plus informé par la figure de Napoléon III que par celle du papa de Léopoldine.

YVETTE PARENT : Hugo a la volonté, dans « La Rose de l’Infante », de mettre en valeur le vent. La Nature est au-dessus de tout. Même quand la tyrannie est là et qu’il semble ne plus y avoir d’opposition humaine, le vent est là pour rappeler la toute-puissance de Dieu.

GUY ROSA : Ce providentialisme historique marque la représentation hugolienne des grandes batailles : Waterloo dans Les Misérables, Sedan dans Histoire d’un crime.

 

L’enfant et l’Infante 

JEAN-PIERRE REYNAUD : Vous dites, dans votre très belle analyse, que l’enfant peut sauver l’Infante. Le poème de la Légende des siècles me fait songer à une scène des Misérables. On voit, devant l’auberge des Thénardier, deux petites filles se balançant sur une chaîne encadrées par un énorme chariot. Elles semblent comme menacées par un terrible avenir. Je me demande si, de la même manière, cette enfant n’est pas perdue en tant que future reine d’Espagne. Ne peut-on pas penser que c’est l’Infante qui va perdre l’enfant ?

CAROLINE JULLIOT : C’est juste. J’ai choisi, quant à moi, d’insister plutôt sur l’importance de l’enfant. En tant qu’Infante, elle est évidemment perdue. Elle s’identifie à son rôle et représente la tyrannie. Elle n’est pas sauvée en tant qu’individu mais en tant que symbole : elle représente, malgré tout, l’enfance, l’avenir, l’espoir.

PIERRE GEORGEL : À propos de cette notion de conflit entre enfance et fatalité de la naissance, la comparaison s’impose avec « Le petit roi de Galice ». Je m’interroge sur l’évolution qu’il y a entre les deux dénouements. Dans « Le petit roi de Galice », on peut lire la restauration d’une certaine légitimité de la monarchie.

CAROLINE JULLIOT : Oui, mais les deux poèmes ne représentent pas la même période historique. « Le petit roi de Galice » convoque le Moyen Âge. « La rose de l’Infante », elle, représente une période où l’on commence à sortir de l’illusion.

GUY ROSA : La situation des deux enfants n’est pas du tout la même. Le petit roi est une victime.

FRANCK LAURENT : Votre remarque permet cependant de laisser apparaître le fil secret du progrès dans le recueil.

CAROLINE JULLIOT : Le poème fait implicitement référence – Claude Millet le montre –  à une autre pièce de la Légende des siècles, « La confiance du marquis Fabrice ». Ce n’est pas un hasard si c’est à l’époque baroque que Hugo choisit de mêler la figure de l’enfant et celle du roi.

 

L’implicite 

PIERRE DE GALZAIN : J’ai beaucoup apprécié votre exposé. Vous avez très bien montré que la parole politique est tout implicite dans ce poème. Hugo ne formalise pas un discours idéologique ou conceptuel. Le poème a quelque chose d’insaisissable, qui laisse deviner les choses.

CAROLINE JULLIOT : Vous avez raison. On peut ressentir comme une sorte de vertige à la lecture de ce poème. Il n’y a pas d’émerveillement esthétique pur : la lecture laisse rêveur – comme la petite fille représentée au cœur de la pièce.

BERNARD LEUILLIOT : Je suis, quant à moi, frappé par une autre forme d’implicite qui apparaît à l’horizon du poème. L’ombre de l’échafaud est évoquée explicitement. Elle renvoie à ce que sera le destin d’une autre fille de roi, Marie-Antoinette.

GUY ROSA, citant :

Si quelqu’un, la voyant si tremblante et si frêle,

Fût-ce pour la sauver, mettait la main sur elle,

Avant qu’il eût pu faire un pas ou dire un mot,

Il aurait sur le front l’ombre de l’échafaud.

BERNARD LEUILLIOT : Oui, mais l’image ouvre la question de la réversibilité.

FRANCK LAURENT : Guy Rosa disait, tout à l’heure que la duègne représentait la figure du poète, qu’elle avait la voix de Hugo. Son discours est aussi très réaliste et représente une limite au pouvoir absolu. Il est, si l’on se place du point de vue de l’univers de référence, un rappel à l’ordre du roi : « Tout sur terre appartient aux princes, hors le vent ». C’est grâce au vent qu’on peut espérer une évolution vers la démocratie.

DELPHINE GLEIZES : La question de l’échelle dans le poème n’est pas anodine. Le seul personnage à échelle humaine, dans le poème, est la duègne. La description de l’Armada est comme miniaturisée et rendue dérisoire. La seule parole qui paraisse stable est celle de cette femme.

BERNARD LEUILLIOT : L’ombre de l’échafaud arrive pour contredire ce qui pourrait être une tentation de l’art pour l’art. Ce poème entretient le même rapport de fascination que « Booz endormi ».

JEAN-MARC HOVASSE : Les deux poèmes sont d’ailleurs écrits pendant la même période.

BERNARD LEUILLIOT : On pourrait dire que ce sont deux poèmes qu’aiment les gens qui n’apprécient pas Hugo. Lacan, qui n’aimait pas Hugo, n’a cité que « La rose de l’Infante » dans ses écrits.

FRANCK LAURENT : Ce sont deux poèmes qui laissent toujours une impression de mystère.

JEAN-MARC HOVASSE : Paradoxalement, ils ont été écrits très rapidement, en mai 1859, alors que Hugo devait terminer le recueil très rapidement.

ARNAUD LASTER : Mais pourquoi parler de « l’art pour l’art » à propos de ces poèmes ? 

BERNARD LEUILLIOT : Je n’ai pas parlé d’ « art pour l’art », mais de « tentation de l’art pour l’art ».

GUY ROSA : Peut-être pourrait-on plutôt parler de tentation de l’esthétique parnassienne. Ce sont des poèmes au sein desquels la description l’emporte largement sur le récit.

 Claire Montanari


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