Présents : Josette
Acher, Chantal Brière, Marguerite Delavalse, Hagar Desanti, Jean-Marc
Hovasse, Hiroko Kazumori, Loïc Le Dauphin, Bernard Le Drezen, Claude Millet,
Claire Montanari, Yvette Parent, Marie Perrin, Guy Rosa, Denis Sellem, Agnès
Spiquel, Sylvie Vielledent, Mélanie Voisin, Vincent Wallez, Choï Young.
La prochaine séance aura lieu le samedi 22 septembre 2007, salle 50A du bâtiment Condorcet de l'Université Paris-Diderot, à partir de 10h.
Claude Millet salue avec enthousiasme la parution d'un ouvrage de Chantal Brière, Victor Hugo et le roman architectural, chez Champion. Elle aborde l'architecture d'un point de vue poétique, esthétique et thématique. Son travail permet, à partir de la question de l'architecture, d'aborder une grande partie de l'ouvre hugolienne.
Marieke Stein vient de faire paraître un livre tiré de sa thèse, « Victor Hugo, orateur politique ». Guy Rosa, son directeur de thèse, explique que cet ouvrage est très complet et qu'il a pour qualité, entre d'autres, de montrer l'originalité des discours de Hugo par rapport à ceux de ses contemporains. Marieke Stein a aussi publié un Victor Hugo dans la collection « Idées reçues » des éditions Cavalier bleu. Il s'agit d'une sorte de dictionnaire des idées reçues sur Hugo. Claude Millet souligne son caractère divertissant mais aussi savant : il permet de donner accès à des textes que l'on ne connaît pas toujours.
Guy Rosa et Claude Millet font circuler le livre qu'elle vient de faire paraître au Livre de poche, Le Romantisme (collection « Références »).
Guy Rosa évoque la nouvelle édition, toujours au Livre de poche, du Faust de Goethe, le premier, traduit par Nerval -et remarquablement éditée par Jean Lacoste. On sait que Hugo avait lu cette version, très hugolienne par certains aspects, puisque l'ouvre mêle envol spiritualiste et description du quotidien.
Claude Millet rappelle que Keti Irubetagoyena donnera une représentation de son adaptation de Cromwell le dimanche 17 juin à 14h à l'hôpital Saint Louis, ainsi que le lundi 18 et le mardi 19 à 18h dans les jardins du lycée de Lakanal. Vincent Wallez a déjà assisté au spectacle, qui a d'abord été joué à Lyon, et insiste sur l'impertinence et la drôlerie de l'adaptation. Le décor prend l'aspect hétéroclite d'un grenier en plein air. Pendant deux heures, quatre comédiens s'amusent à endosser tous les rôles de la pièce. Le caractère dramatique de la pièce apparaît cependant de façon moins immédiate que sa dimension humoristique.
Loïc Le Dauphin indique qu'un atelier artistique de collégiens et de lycéens joue Ines de Castro à l'hôpital Bretonneau le lundi 18 juin.
Agnès Spiquel annonce que Delphine Van de Sype, membre du Groupe Hugo, a soutenu sa thèse le 6 juin, et qu'elle a obtenu la mention « très honorable avec félicitations du jury » - jury qui était composé, outre Agnès Spiquel elle-même, de Pierre Laforgue, de Jacques Dürrenmatt et d'un enseignant de Valenciennes. Agnès Spiquel rappelle que Delphine Van de Sype a réussi à terminer son travail de thèse tout en enseignant dans le second degré, et souligne le travail énorme qu'elle a fourni. Elle insiste particulièrement sur deux chapitres de sa thèse : l'un est consacré à l'esthétique du fragment, et l'autre met en parallèle le geste poétique du fragment et le geste des dessins. Un exemplaire de cette thèse devrait être remis à la bibliothèque du XIXe siècle.
Claude Millet remercie Jean-Marc Hovasse, grâce à qui la bibliothèque du XIXe siècle va acquérir l'ouvre complète d'Alexandre Dumas.
CLAUDE MILLET : Je vous remercie pour votre communication qui était d'une clarté remarquable. Nous sommes admiratifs car vous avez su franchir avec aisance la barrière de la langue et de la culture.
MARGUERITE DELAVALSE : Savez-vous sur quel texte Hugo a travaillé Ovide ? Le lisait-il en latin ou en français ?
GUY ROSA : Il connaissait le texte de mémoire, et en latin.
CHANTAL BRIERE : Vous avez dit que, dans Les Travailleurs de la mer, l'architecture de la nature était détruite. Il me semble que la nature peut aussi être pour Hugo un modèle. C'est le cas dans « La Mer et le Vent » : Hugo évoque une architecture naturelle que l'homme lui-même ne peut pas imiter. La nature n'est pas seulement présente dans l'image de la destruction : elle produit une architecture exceptionnelle avec des formes géométriques surprenantes.
CLAUDE MILLET : Cela me rappelle un passage de Paul et Virginie : un ermitage est longé par une rivière que Bernadin de Saint-Pierre qualifie de « droite comme un canal » : l'idée d'une nature architecte est aussi très présente au XVIIIe siècle.
CHANTAL BRIERE : D'autre part, je ne suis pas sûre que le peuple, dans Notre-Dame de Paris, veuille détruire la cathédrale. La cathédrale n'est pas le symbole le plus fort de l'Ancien Régime. Elle a été construite par le peuple et l'artiste a eu la liberté de la sculpter comme il l'entendait.
CLAUDE MILLET : Il y a eu dans l'histoire de France deux grandes périodes de vandalisme : les guerres de religion et la Révolution. Les guerres de religion sont-elles mentionnées par Hugo lorsqu'il évoque la destruction ?
CHANTAL BRIERE : Il parle souvent de « révolutions » au sens large, mais il n'entre pas dans les détails.
HIROKO KAZUMORI : Dans un fragment d'histoire, Hugo dit qu'il comprend la Révolution française dans la continuité des guerres de religion.
CHANTAL BRIERE : Il y a trois éléments destructeurs chez Hugo : le temps, les révolutions et les architectes.
AGNES SPIQUEL : J'ai souvent pensé, en écoutant votre exposé, à la ruine de la Tourgue dans Quatrevingt-treize : la tour n'est décrite dans toute sa splendeur qu'après la description de sa ruine. Hugo reprend l'histoire de son architecture à partir de sa ruine, ce qui est très surprenant. Le texte dit d'ailleurs : « cette ruine même n'existe plus. »
Claire Montanari
Equipe "Littérature et civilisation du 19° siècle"
Bibliothèque Jacques Seebacher, Grands Moulins, Bâtiment A, 5 rue Thomas Mann, 75013 Paris. Tél : 01 57 27 63 68; mail: bibli19@univ-paris-diderot.fr. Bibliothécaire: Ségolène Liger ; responsable : Paule Petitier
Auteur et administrateur du site: Guy Rosa.