NOTES

 

La versification italienne, fondée sur le nombre des syllabes et sur leur accentuation exige que l'on connaisse la place de l'accent tonique des mots. Elle est déterminée par la langue et le Traité de la prosodie de la langue italienne (Paris, Xavier, 1862) que son auteur, E. Kurzweil, avait sans doute envoyé à Hugo et qui se trouve à Hauteville House, écrit: « 1. D'après la place qu'occupe l'accent tonique, on distingue dans la langue italienne trois sortes de mots : parola piana, douce; sdrucciola, rapide ou glissante, et tronca, tronquée.
2. On appelle parola piana un mot dont l'accent tonique se trouve placé sur la pénultième syllabe; sdrucciola, s'il pèse sur l'antépénultième, et tronca s'il appuie sur la voyelle finale du mot; p. ex. : dim-o, dónn-a, sal-üte sont des parole piane; or-igine, âm-ano, fâc-ile sont sdrucciole; et virt-ù, serv-it-ù, qual-it-à sont tronche.
3. Les tronche redeviennent piane aussitôt qu'on y ajoute la syllabe retranchée. (v. ch. II, aux formes tronquées.)
4. Cette distinction des parole piane, sdrucciole et tronche forme la base de la prosodie, et par conséquent, de la versification italienne.
5. Comme on le voit dans les exemples ci-dessus, la parola piana fournit une sorte de trochée, la sdrucciola un dactyle et la tronca un ïambe. » (p. 49.)

Dante connaissait évidemment cette distinction; n'importe quel lycéen aussi.