Présents : Guy Rosa, David Charles, Arnaud Laster, Bernard Degout, Philippe Andrès, Jacques Seebacher, Florence Naugrette, Bernard Leuilliot, Stéphane Mahuet, Marguerite Delavalse, Denis Sellem, Franck Laurent, Bertrand Abraham, Josette Acher, Rouschka Haglund, Myriam Roman, Vincent Vallez, Corine Seror, Florence Codet, Sarah Jacquet, Jean-Pierre Vidal, Juliette Pennequin, Hélène Labbe, Stéphane Desvignes, Sylvie Vielledent.
Excusés : Pierre Laforgue, Jean-Marc Hovasse, Ludmila Charles-Wurtz, Delphine Gleizes, Anne Ubersfeld, Françoise Chenet -en raison de la santé de son mari, et dont nous partageons les inquiétudes.
Marie Tapié reprend et poursuit, étendu aux dimensions
d'une thèse, son travail sur les adaptations cinématographiques
de Notre-Dame de Paris (Paris III, Philippe Hamon) ; Corinne Seror
commence, également sous la direction de P. Hamon, une thèse
sur la révolte dans les romans de Hugo ; Jean-Pierre Vidal continue
la sienne sur l'épique (Paris VII, Guy Rosa), de même pour
Hélène Labbe qui travaille sur le goût sous le Second
Empire et Sylvie Vielledent sur la saison théâtrale de 1830.
Revenu du service militaire (2 ans !) Stéphane Desvignes, qui avait
consacré son DEA à " la poésie de l'inconnu chez Hugo",
change d'orientation : sa thèse -co-dirigée par J. Delabroy
et G Rosa à Lille III ou à Paris 7 selon l'humeur du Ministère
dans l'affectation de postes d'AMN- aura pour objet " le second théâtre
de Hugo " : celui de l'exil et d'après l'exil. Vincent Wallez travaille
en maîtrise, avec A. Laster, sur les fragments dramatiques de Hugo
; Sarah Jacquet et Florence Codet, qui se connaissaient et ne savaient
pas qu'elles se retrouveraient là ce matin, ont proposé à
G. Rosa séparément, mais dans une convergence probablement
voulue, là-haut, de travailler l'une sur l'avenir et l'autre sur
l'utopie chez Hugo ; Juliette Pennequin s'attaque avec courage -car la
question est vaste et inexplorée- aux positions et à l'action
politique de Hugo pendant l'exil.
L'E-mail fait flotter les bouteilles à la mer et Barkilphedrosa
les récupère : nous avons reçu d'Ankara le salut d'Olivier
Decroix (toujours le service militaire...)
. Au dernier numéro de Romantisme, " Le grand homme ", l'article de Franck Laurent sur V. Hugo (non comme grand homme lui-même).
. Quatre articles de Pierre Laforgue, dont deux inédits (me semble-t-il),
qui tous abordent, directement ou indirectement, la question du sujet poétique
et du rapport du sujet au texte :
. " Waterloo en poésie, ou Casimir Delavigne, Cambronne et Hugo
",
. "La sorbonne et la tronche.[joli titre, pour diverses raisons] Poétique
et politique du sujet décapité dans Le Dernier Jour d'un
condamné ",
. " Les 'images de Dieu' chez Hugo. Poétique du sujet prophétique
dans La Vision de Dante ", dans
Spiritualités d'un monde désenchanté, J. Séginger
dir. Et M. Milner préf., P.U. de Strasbourg, 1998.
. "Rhétorique et poésie
chez Hugo (1822-1855) ", dans Ecriture/Parole/Discours : littérature
et rhétorique au XIX° siècle, A. Vaillant dir., Printer,
1998.
Dans le même ouvrage :
. Delphine Gleizes, " Mirabeau :
parole et révolution ".
. Ludmila Würtz, " Le dialogue
amoureux dans la poésie lyrique de V. Hugo avant l'exil "
.
. A nouveau de Pierre Laforgue, L'Eros romantique, P.U.F. un chapitre sur Hugo mais ne soyons pas chauvins et J. Seebacher indique en quelques mots l'ampleur de la portée de ce livre.
. Plusieurs nouvelles éditions des Châtiments : en G-F par Jean-Marc Hovasse, dans "La Bibliothèque Gallimard" par Florence Naugrette et dans "Le Livre de Poche" par Guy Rosa et Jean-Marie Gleize.
Jacques Seebacher profite de l'absence de Jean-Marc Hovasse pour saluer la qualité de son annotation sans offenser sa modestie naturelle. Guy Rosa prouve la sienne en corrigeant, sur l'observation faite par le même Hovasse, la faute fumante qui laisserait croire que le général des Jésuites de I, 7 était un industriel du tabac. Il demande aussi aux hugoliens de patienter jusqu'à juin pour recevoir leur exemplaire : la décence le fait attendre qu'on ait retiré de la couverture ce " BAC 99 " rouge et gros.
.Christine Marcandier-Colard, Premières leçons sur les Châtiments de Victor Hugo, P.U.F, "Bibliothèque Major", 1998.
.Le Profil d'une ouvre consacré aux Châtiments, largement tourné vers la question de la satire, domaine de spécialité de son rédacteur en chef, M. Debailly.
. Marie Tapié dépose obligeamment son mémoire de D.E.A. qui porte sur Le Bossu de Notre-Dame de Gary Trousdale et Kirk Wise.
On y trouvera aussi désormais
. la thèse de Bernard Degout, Le Sablier retourné.
Victor Hugo (1816-1824) et le débat sur le romantisme, Champion,
1998
. XIXe Kaléidoscopie. Recueil d'hommage rassemblant des
articles d'Anne Nicolas ; la plupart sont consacrés à Hugo
dans une perspective dite, sans doute en partie à tort mais il n'y
a guère d'autre mot, " stylistique ".
. (avec un affreux retard) le livre d'Arnaud Laster, Pleins feux
sur Victor Hugo, Comédie française, 1981 et
. L'édition du Rhin de Jean Gaudon à l'Imprimerie
Nationale.
- Le 24 septembre, dans le cadre d'un colloque sur l'écriture polémique, communication d'Albert Halshall (Carleton University, Ottawa) sur la véhémence chez Shakespeare et Hugo.
Châtiments...
J. Seebacher : - Dans les premiers mois de Châtiments,
Hugo reste persuadé que la bourgeoisie se débarrassera de
L-N. Bonaparte. Aussi n'est-il pas agressif à l'encontre de la bonne
bourgeoisie parisienne.
G. Rosa : - Annoter correctement les Châtiments
est presque impossible et sans doute indu, parce que le recueil, très
fortement multiculturel, s'adresse à plusieurs publics cumulés
ou plutôt réunis. L'Histoire, l'Antiquité gréco-latine
mais aussi bien les réalités matérielles du XIXe siècle
sont mobilisées ; en sorte que l'annotation, qui n'a pas les ressources
de l'art, transforme en bouillie ce qui est convergence (pour ne pas dire
" rassemblement "). On peut rêver à trois ou quatre éditions
du texte, avec des registres d'annotation distincts...
J. Seebacher : - La mémoire de Hugo était impressionnante.
Certains souvenirs de lecture sont glissés dans le texte comme un
codage intime. Ainsi, la rue de l'Homme Armé, dans Les Misérables,
se trouve dans Sauval, dans un passage qui parle de la fatalité
et du malheur (alors que le point de vue de Sauval est pour le reste rationaliste).
G. Rosa : - La rue Neuve-Sainte-Geneviève, celle du couvent dans
le manuscrit, est aussi celle de la pension Vauquer ; la rue de l'Homme
Armé se trouve aussi dans un autre roman de Balzac.
Théâtre
- A. Laster espère qu'on verra prochainement à Paris
la mise en scène de Lucrèce Borgia par Jean Martinez,
avec Marie-José Nat.
- Éric Vigner (compagnie du centre dramatique régional
de Lorient) monte Marion Delorme,
actuellement à Lorient, très bientôt au Théâtre
de la Ville (Janvier). Guy Rosa raconte son expérience de " conseiller
littéraire ". L'occasion pour tous de déplorer l'absence
d'édition correcte de Marion Delorme. Vincent Wallez, qui
a vu d'autres spectacles du même metteur en scène (Le Régiment
de Sambre et Meuse, Pluie d'été, L'Illusion
comique), le présente comme sensible au texte pour lui-même,
qu'il envisage comme une matière vocale. F. Laurent remarque que,
s'il y a une dizaine d'années, le théâtre de Musset
était à la mode, il semble que ce soit le cas maintenant
du théâtre de Hugo. On en voit partout. Ce qui n'empêche
pas les critique voire les metteurs en scène eux-mêmes de
continuer à le présenter comme un auteur injouable.
- Le Bossu de Notre-Dame au Palais des Congrès affiche
déjà complet. Cinéma : Marie Tapié fait circuler
en avant-première des photos de l'adaptation de Notre-Dame de
Paris par Patrick Timsit.
--Arnaud Laster signale à
Jesi (Italie) le Ruy Blas de Marchetti, un opéra du XIXe
siècle qu'on ne donne plus beaucoup aujourd'hui.
--Du spectacle construit par Jacques
Fargier sur La Fin de Satan on ne sait encore rien : 2 octobre-9 novembre
au Théâtre de l'Ile Saint Louis, quai d'Anjou.
Rectificatif à l'avant-dernier compte rendu :
Arnaud Laster dément formellement l'opinion qu'on lui a attribuée
à propos de Lucrèce Borgia montée au T.E.P.
Florence Naugrette se joint à lui pour répéter à
quel point ils ont apprécié tous deux la mise en scène.
Il faut également préciser que seule Lucrèce était
démultipliée (et non tous les personnages).
17 octobre : Anne Ubersfeld, sur les manuscrits dramatiques de Hugo.
14 novembre : Jean-Pierre Vidal, sur l'épique et le grotesque.
19 décembre : David Charles, sujet à préciser
23 janvier : Florence Naugrette, sur le coup de théâtre dans la dramaturgie hugolienne.
13 ou 20 février
13 mars :
10 avril :
29 mai : Sylvie Vielledent, sur les parodies d'Hernani.
19 juin :
Guy Rosa présente le travail qu'il a initié depuis avril
et qu'il espère finaliser un jour.
Son objet est de reproduire et de rendre aisément consultable
la chronologie Massin. Sa forme actuelle contraint à connaître
déjà la date du fait pour pouvoir la chercher ou à
lire longuement et à prendre des notes - ce qui, d'ailleurs, est
peut-être la bonne méthode. La consultation informatique permet
d'extraire immédiatement toutes les données se rapportant
à un nom, à un titre, à un type de fait (la chambre
des pairs, les dîners, voyages, etc.) ou à plusieurs. Ce n'est
pas sans intérêt, ni sans limites. La chronologie informatisée
fera (re)découvrir que le jour
de naissance de Gueux est celui de la proclamation du premier Empire à
qui travaille sur Claude Gueux, pas à qui vérifie,
pour Les Misérables, la date de la victoire de Montenotte.
L'entreprise a une utilité
évidente de commodité, peut-être aussi une portée
au-delà. Elle se mesure si l'on observe le nombre et l'importance
des travaux générés -du moins rendus possibles ou
suggérés- par l'existence même de l'édition
chronologique Massin. Elle a favorisé ou exigé une lecture
transversale de l'ouvre dans sa genèse et son progrès, rapproché,
par exemple, les premiers textes des futures Contemplations des
premiers chapitres des Misérables. L'édition " Bouquins
" ne l'interdit pas, mais n'y convie en rien. En revanche, elle a fait
progresser de manière spectaculaire l'abord générique
de l'ouvre, l'étude de ses " poétiques " et formé
ou reconstitué des ensembles pertinents (La Légende des
siècles - Nouvelle série, les textes philosophiques et
critiques). Mais son principe même fait perdre le sens du mouvement
de l'ouvre, sacrifie la genèse, la biographie et l'intérêt
historique. On peut même dire que, contradictoirement avec sa règle
en matière d'établissement du texte (" la meilleure édition
ayant historiquement existé "), elle tend à oblitérer
les faits de l'histoire littéraire. Elle est foncièrement
structuraliste.
Il s'agit de corriger ce gauchissement
(si l'on peut dire) induit par l'édition " Bouquin ". Ses effets
ont été nuls pour toute une génération, celle
précisément qui a fait l'édition Massin et y corrigeait
le défaut des éditions antérieures, toutes par genre
(IN.et ses clônes, Pauvert, Hetzel). Le cas de Seebacher est exemplaire
: il a dirigé Bouquins, mais c'est sur son fichier chronologique
(réserve de notre Bibliothèque, tour 44-45) que s'est construite
l'édition Massin et sa Chronologie. Bref, Hugo publie selon Bouquins,
mais il écrit selon Massin. Celui qui a les deux a la vue triple.
Il voit tout.
On dira qu'il suffisait de photocopier
(en couleurs) les feuillets de la Chronologie et de les réunir en
un livre (comme l'ont fait certains d'entre nous en " cassant " une Massin
brochée). Mais la possibilité de la consultation informatique
et celle de la mise à jour valent largement l'écart de coût
(en temps de travail surtout) entre la photocopie et le passage au scanner.
Toutes ces mêmes considérations avaient conduit les hugoliens,
lors du Centenaire de 85, à proposer cette entreprise à diverses
institutions. L'amélioration des techniques -et surtout l'abaissement
de leur coût- la mettent maintenant à notre portée.
Les deux premiers volumes ont été scannés et
corrigés par notre Bibliothécaire, Mlle Rabha GHERMAOUI.
Ils réunissent 2 000 dates ; les 15 000 environ de l'ensemble peuvent
être saisis en un an. Cette tâche extrêmement fastidieuse
-répétitive en même temps que difficile et exigeant
de la culture- demande du dévouement à Mlle Ghermaoui. Sa
constance dépend en grande partie de l'intérêt que
rencontrera son travail.
Une fois scanné et corrigé le texte est imprimable tel
quel -et le sera- et s'offre aux corrections et mises à jour. Il
demande encore quelques traitements pour être converti en base de
données interrogeable : création de champs d'interrogation
exploitables (date initiale-date finale, la première colonne de
Massin ne permettant aucune interrogation), ajout d'un champ équivalent
aux couleurs (on a défini quatre catégories au lieu de trois
: biographie, ouvre, histoire générale, histoire culturelle),
confection d'un Index des noms signalant à l'interrogateur que s'il
veut extraire, par exemple, tout ce qui concerne Mme Hugo, il doit demander
(au moins) [" Adèle " ou " Mme Hugo " ou " Adèle I "].
On a pris en effet le parti de ne pas réécrire, pour
la formaliser, la chronologie Massin. Elle constitue par elle-même
une sorte de livre. L'augmenter -ce qui est un des buts de la chose- la
dénaturera nécessairement ; il faut au moins pouvoir y revenir
(par ajout d'un champ " source " où elle sera identifiée).
Le débat s'engage alors, d'abord autour des modifications à
apporter à la chronologie : J. Seebacher les exige absolument ;
F. Laurent relève les choix "datés" opérés
dans les épisodes historiques choisis par Massin ; G. Rosa note
que Massin restitue une image cohérente de Hugo, et qu'ainsi, à
la modifier, on perturbera la cohérence du V. Hugo de Massin. Et
sous quelle forme procéderait-on aux corrections ? A. Laster propose
d'y travailler pendant certaines séances du Groupe Hugo. B. Leuilliot
tient lui aussi à ce que soit préservée l'originalité
et la personnalité du texte de Massin ; il demande si l'usage de
cette banque de données sera privé ou public (commercialisé).
Faut-il concevoir un CD-ROM ou un site interrogeable à distance?...
Quelles coopérations rechercher ? Faut-il commencer les corrections
et l'enrichissement avant même d'avoir achevé la saisie du
texte initial ? Sur toutes ces questions, G. Rosa a des préférences
-qu'il dit- mais pas de religion. Tout dépendra de l'expérience
: des critiques, des suggestions, mais surtout de l'intérêt
-voire de l'activité- que cette initiative rencontrera. Car on s'aperçoit
vite (les colloques de l'ITEM le montrent parfaitement) que la question
essentielle posée par ces outils de recherche " lourds " est moins
" scientifique " qu'économique : valent-ils les moyens (matériel,
salaires, temps des chercheurs) qui y sont investis ? C'est la raison pour
laquelle on a voulu aller vite et présenter un peu plus qu'un échantillon,
beaucoup moins qu'un résultat irréversible. Ce qui existe,
les 2000 dates des deux premiers volumes, est ici joint en exemplaire papier
[la disquette n'est pas cessible] -et le logiciel d'interrogation (très
provisoire) est praticable à la Bibliothèque.
Equipe "Littérature et civilisation du XIX° siècle", Tour 25 rdc, Université Paris 7, 2 place Jussieu, 75005 Tél : 0144 27 69 81. groupugo@paris7.jussieu.fr
Responsable de l'équipe : Guy Rosa.rosa@paris7.jussieu.fr