GROUPE HUGO
Equipe de recherche "Littérature et civilisation du XIX° siècle"

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Séance du 23 septembre 1995

Présents : Anne Ubersfeld, Jacques Seebacher, Guy Rosa, Christine Cadet, Delphine Gleizes, Christian Porcq, Carole Descamps, Valérie Presselin, Jean Marc Hovasse, Marguerite Delavalse, Pierre Georgel, Pierre Laforgue, France Vernier, Jean-Claude Fizaine, Françoise Chenet, Florence Naugrette, David Charles, Ludmila Wurtz, Hélène Labbe, Sophie Charleux, Myriam Roman.


Informations

Bibliographie hugolienne :

- Marie-Christine Bellosta, «Les rues de Paris dans Les Misérables», Le Magazine littéraire, juin 1995. (excellent article, souligne G. Rosa)

 

- Albert W. Halsall, Victor Hugo et l'art de convaincre. Le récit hugolien : rhétorique, argumentation, persuasion, Québec, éd. Balzac, «L'Univers du discours», 1995. G. Rosa lit quelques extraits du compte rendu de l'ouvrage par France Vernier : l'auteur relève tout ce qui pourrait s'apparenter à la rhétorique dans la narration romanesque (et pas uniquement d'ailleurs dans l'oeuvre de Hugo), et établit un relevé de toutes les figures de style, mais il est dommage qu'il n'en tire pas de conclusions.

 

- Franck Wilhelm, «Victor Hugo», article paru dans Le Lobe frontal, actes d'un colloque de neurologie et de psychiatrie, tenu en septembre 1993 à Luxembourg.

 

- Hugo moderne ? , numéro 10 de la Revue Elseneur, Presses Universitaires de Caen, 1995, comprenant :

- Jean Gaudon, «Hugophobie et modernité»
- Franck Laurent, «V. Hugo et les doctrinaires sous la Restauration et la Monarchie de juillet»
- Pierre Laforgue, «Hugo et la royauté du poète en 1830» - Anne Ubersfeld, «La parole de l'hypotypose: Hernani» - Jacques Seebacher, «V. Hugo en 1843 : Le Voyage aux Pyrénées» - Bernard Leuilliot, «Montreuil sur Mer en noir et blanc»
- Guy Rosa, «Le quid obscurum des batailles : Waterloo chez Hugo et Stendhal»
- Raoul Klein, «"De la réconciliation non prématurée" : Mallarmé lecteur de William Shakespeare»

Soutenances de thèse

- celle de Pierre Savoie, à Montréal, en novembre : "L'esthétique grotesque et L'Homme qui rit de V. Hugo".
- celle de Franck Laurent, avant la fin de l'année sur l'idée européenne avant l'exil.

En bref

Théâtre
J. Seebacher nous signale que le Théâtre de l'École Normale monte Don Juan de Maraña d'Alexandre Dumas.

 

Cours et conférences
Myriam Roman interviendra dans un colloque consacré au burlesque sur le sujet : "Poétique du grotesque et pratiques du burlesque dans les romans hugoliens". G. Rosa qui a lu le texte, excellent, de cette communication et celui, non moins excellent de Pierre Laforgue, "Rhétorique et poésie chez Hugo (1822-1855)", remarque quelle délicatesse l'impropriété foncière de l'écriture de Hugo aux catégories de la rhétorique demande aux hugoliens invités à des colloques qui les prennent pour objet.
Claude Millet donnera un "cours d'histoire culturelle" au Musée d'Orsay le 7 novembre: "Le Second Empire vu par Hugo: le carnaval de l'épopée". La série, intitulée "Le Second Empire, quelques repères", s'ouvre par la question : "Faut-il réhabiliter le Second Empire?" (J. Tulard).

 

Hugophobie
- J . Seebacher recommande la lecture de l'article de Jean Gaudon, cité ci-dessus, qui explique pourquoi certains détestent à ce point Hugo. Il cite à cet égard les propos injurieux que l'on pouvait trouver dans la chronique cinéma de L'Express, il y a trois mois ; A. Ubersfeld intervient pour souligner qu'elle aussi avait été frappée par la virulence de l'attaque. Le rédacteur en chef de L'Express aura ainsi reçu au moins deux lettres à ce sujet...
- A. Ubersfeld raconte une anecdote puisée dans son expérience de professeur à Besançon en 1971 : pour avoir mis Les Misérables au programme des première année de DEUG, elle affronta une véritable révolte lors du premier cours et dut passer un pacte avec les étudiants : Les Misérables seraient "à l'essai" pour une durée de quatre semaines, au terme desquelles les étudiants seraient libres de choisir une autre oeuvre s'ils le désiraient. Au bout de quatre semaines, conclut A. Ubersfeld, je n'ai plus eu la parole en Cours, tant les étudiants se passionnaient pour le roman de Hugo et intervenaient sur le sujet, prolongeant parfois le cours très tard dans l’après-midi !
- Christian Porcq souligne que l'un des attraits de Hugo réside peut-être justement dans cette position militante que l'on doit encore adopter pour le faire découvrir.
- G. Rosa a reçu une lettre indignée de Mme Géraldine Garcia, membre du Groupe dont se souviennent les anciens, lui demandant de dénoncer (la loi en fait obligation pour les crimes et les délits) l'hugophobie résolument sotte et ignare du guide de la Maison de Guernesey: "vieil original", maison "farfelue", "bizarrerie" à toutes les phrases... et les guidés de s'esclaffer. Imagine-t-on la visite d'une exposition Cézanne passée à commenter l'académie des Grandes baigneuses et le saucisson du Déjeuner sur l'herbe? Bref, Géraldine Garcia nous invite à alerter la Maison V. Hugo de Paris (responsable de celle de Guernesey). Voilà qui est fait.

 

Le "zapping"...
- Guy Rosa fait circuler la première page d'Infomatin du 7 septembre, où la photographie d'une manifestation à Manille laisse lire sur une banderole, au milieu d'autres en anglais : «Vive Hugo, à bas Chirac»...
- Pierre Laforgue a regardé jeudi soir le reportage d'Envoyé spécial sur les prisons de l'Alabama... idéal pour comprendre la cadène des Misérables. Pourtant, ces bagnards américains ont des combinaisons de travail immaculées, des masses à manche ergonomique, des lunettes de sécurité pour protéger leurs yeux des éclats de pierre, des chaînes neuves en acier inoxydable... C'est ce qui doit s'appeler le «criminally correct», suggère P. Georgel...

 

Appel aux bonnes volontés
- J. Seebacher travaille actuellement sur l'incendie dans l'oeuvre de Hugo, pour un ouvrage collectif sur L'incendie historique du XIXème siècle. Si vous avez des suggestions, vous pouvez lui écrire dans un délai de dix jours au 61bis, rue Vasco de Gama, Paris 15ème.
P. Georgel songe au tableau de Courbet ; Guy Rosa à l'incendie de Vianden dans les Carnets et dans Le Rhin.. La Tourgue va de soi, l'incendie de Londres dans Marie Tudor aussi. J. Seebacher souligne que contrairement à une idée reçue, il n'y a pas un seul mais plusieurs incendies dans Notre-Dame de Paris. Dans L'Année terrible, ajoute-t-on, c'est la bibliothèque qui est en feu et P. Georgel rappelle que la bibliothèque en feu est un des paradigmes de l'oeuvre hugolienne.

- A. Ubersfeld cherche toutes les références que Hugo aurait pu faire à l'Odéon, pour un chercheur qui tente de retracer l'histoire de ce théâtre. Vos idées seront les bienvenues.

 

Complément à la topographie des Misérables
J. Seebacher ajoute une précision à son exposé du 18 mars dernier. L'étymologie de «Toulon» est un mot celte qui signifie «source». Or le jeune Hugo s'est occupé des celtes, qu'il prit même comme prétexte pour son voyage à Dreux en 1821. Dans quelle mesure a-t-il lu les travaux de La Tour d'Auvergne, fondateur de la mode du celtisme dans les premières années du XIXème siècle ?

 

Préparation du colloque sur l'Invention du XIXème siècle par lui-même
G. Rosa ayant suggéré une répartition du travail (sur «L'Invention du XIXème siècle par lui-même dans l'oeuvre de Victor Hugo») suivant les volumes de l'édition «Bouquins», chacun accepte de prendre en charge un volume

- Poésie I : Christian Porcq et Valérie Presselin
 -Théâtre I : Anne Ubersfeld
- Poésie II : Pierre Laforgue 
- Théâtre II: Florence Naugrette
- Poésie III: Ludmila Wurtz 
- Voyages: Françoise Chenet
- Poésie IV: Jean Marc Hovasse
- Histoire : : Jean-Claude Fizaine
- Roman I: Myriam Roman 
- Critique : Guy Rosa
- Roman II: France Venier 
- Chantiers: Delphine Gleizes
- Roman III : David Charles

Chacun devra donc chercher dans le volume qu'il a choisi comment Hugo pense l'idée de siècle (et s'il la pense, car il peut parler aussi en terme d'«ère nouvelle», ce qui ne fait pas référence à la notion de siècle, ou concevoir la nouveauté du temps présent sans que cela implique l'idée de siècle), quand il fait commencer le XIXème siècle, etc. Il serait bon d'aboutir à une présentation rapide d'idées, de matières à discussion afin que nous puissions en débattre et écrire une synthèse. Chacun peut d'ailleurs communiquer ses réflexions au fur et à mesure qu'il avance dans sa lecture, sans attendre d'avoir achevé son volume

 

Calendrier
- 21 octobre : Anne Ubersfeld, «Jean Genet et Hugo»
- 25 novembre: Myriam Roman: "Hugo et le roman historique"
Au-delà, les dates sont libres, à l'exception d'une seule, et Guy Rosa réunira les propositions qui lui seront indiquées pour les séances fixées au;
- 16 décembre - 27 janvier - 24 février - 23 mars : - 6 avril (ou 11 mai) Franck Laurent sur L'Homme qui rit - 11 mai - 15 juin
Chaque séance pourrait être consacrée d'une part à un compte rendu des travaux sur "Hugo et l'invention du XIX' siècle", d'autre part, comme nous en avons l'habitude, à une communication.


Communication de Pierre Laforgue : “Claude Gueux ou l'amour et le partage en prison  ”. (texte joint)


Discussion

L'idéologie du fantasme
Guy Rosa : - Pour abonder dans ton sens, on peut rapprocher la hache qu'emploie Claude Gueux de la guillotine. Hors sujet mais pas sans intérêt: je viens d'apprendre qu'au nombre des nombreux noms, familiers ou argotiques, dont on nommait, au XIXe siècle, les "filles" existait celui de "madeleine".
Anne Ubersfeld : - On peut aussi ajouter à l'ambiguïté du personnage d'Albin qu'il est pourvoyeur de nourriture, donc possède une part masculine.
Christian Porcq : - Quelle est la signification de cette homosexualité ? Car on peut penser à la biographie de Hugo et à la jalousie d'Eugène envers Adèle. On pourrait lire Claude Gueux comme une figure de style exprimant l'amour fraternel blessé jusqu'au sang et étudier notamment la notion de culpabilité.
Pierre Laforgue : - Mais cela ressortirait alors d'une psychocritique, ce qui n'est pas mon angle d'approche. Ce qui m'intéresse, dans la lignée de Bellemin-Noël, c'est l'articulation du fantasmatique et de l'idéologique.
Pierre Georgel : - J'approuve la perspective qui étudie les liens entre le fantasme et l'idéologie ; j'ai pu rencontrer cette double articulation en étudiant Les Dormeuses de Courbet. Ce tableau peut se lire à deux niveaux, le premier comme celui d'un peintre amateur de femmes objet; le second, en mettant en rapport la politique et le fantasme. Ce tableau est aussi la promesse d'une société sans tabous et sans exclusive, dans laquelle Eros serait l'image même du lien social. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Baudelaire n'a pas du tout aimé le tableau, où il ne voyait aucune damnation sulfureuse, aucune séparation des sexes comme à Sodome et Gomorrhe mais bien une humanité réconciliée, dans laquelle les sexes sont brouillés.
France Vernier : - Cette thématique se retrouve dans tout le siècle : Mademoiselle de Maupin, qui n'est ni une fausse femme, ni un vrai homme, représente l'invention d'un troisième sexe, tout comme Sarrasine est une transgression du partage des sexes. Dans Claude Gueux, le don du pain est aussi le don du corps... De même, les ciseaux de la femme n'ont plus qu'un seule lame : les laines qui pouvaient évoquer les jambes d'une femme deviennent lame unique, phallus. Les indices sexuels s'échangent.
A. Ubersfeld : - le voudrais rappeler l'importance de Hugo pour Genet ; Notre-Dame des Fleurs sort du texte des Misérables... Par ailleurs, on peut difficilement parler de fantasme sans parler du sujet scripteur.
J. Seebacher: - Dans les Carnets, lorsque la date est soulignée d'un trait, cela signifie pour Hugo que cette journée là a eu quelque chose de sexuel. On peut le deviner par des indices qui ne trompent personne : Hugo écrira, un jour où la date n'est pas soulignée, Une telle, charité, 50 centimes. Un autre jour où la date est soulignée, Une telle, charité, 2 francs. Mais il arrive aussi qu'on trouve quelque chose comme "Eugène Martin, maçon : secours - 6 francs"...

 

Le statut de l'utopie de Clairvaux
G. Rosa : - Le système mis en place par Claude Gueux repose sur une inversion généralisée : la société en prison inverse la société ordinaire, en proposant un modèle attractivo-fourriériste ; elle inverse le système de distribution égalitaire de la prison en suivant la maxime socialiste, "à chacun suivant ses besoins" ; enfin les prisonniers procèdent à une sorte de saturnale judiciaire en se constituant en tribunal pour juger le directeur des ateliers. Mais le procès fait par les prisonniers est-il juste, au moins plus juste que celui qui les a condamnés ? Dans les deux cas, le jugement aboutit à une condamnation à mort -et Hugo n'est pas pour; la hache de Claude Gueux fait office de guillotine. On peut difficilement penser que Hugo donne la prison comme modèle d'une société supérieure. On peut de même se demander si l'inversion sexuelle est la marque de l'infamie de ce retournement social, ou le signe d'un progrès. L'idéologie du roman semble très confuse -au moins très contradictoire.
P. Laforgue : - J'ai parlé de «socialité» carcérale et non de «société». En fait, le modèle instauré par Claude Gueux n'est pas pensé en terme d'inversion. Au contraire, il apparaît comme le moyen de ruiner un modèle d'inversion. A l'intérieur d'une société terrible et injuste, Claude Gueux montre qu'on peut inventer un modèle parfait, mais ce modèle n'est parfait que dans la mesure où il prend place dans une société inhumaine.
P. Georgel :- La société de Claude Gueux est une société bonne malgré la prison mais non à cause de la prison.
A. Ubersfeld : - Elle revendique en fait les valeurs qui font la possibilité même de la société, l'amour et la justice.
P. Georgel : - L'expérience de la prison installe encore davantage Claude Gueux dans la situation de la misère. La prison est une figure de la misère.
Jean-Claude Fizaine : - Le thème majeur de Claude Gueux est l'énergie et l'excès d'énergie, qui entraîne le personnage au-delà des codifications sociales. Cette énergie peut prendre une valeur fondatrice ou dévastatrice selon le contexte.
P. Laforgue : - Cette idée relie le personnage de Hugo à l'énergie balzacienne, à Vautrin.
J-C. Fizaine : - Oui, si ce n'est que Vautrin n'est pas fondateur.

 

Ceci n'est pas un roman
J. Seebacher: - On appelle Claude Gueux «roman» mais rien n'est moins sûr. Le texte ne figure pas dans les éditions Renduel et Fume et ne prend pas place dans les "romans" avant l'exil: à un moment où son actualité s'est effacée. Il s'apparente donc, plus qu'aux romans, aux Actes et paroles. C'est une histoire vraie. Lors de la soutenance de Paul Savey-Casard, Jean Fabre disait : Hugo a volé la vie de Claude Gueux. L'histoire du vol de pain n'est pas certaine, Hugo a tendance à confondre le directeur de la prison et le directeur des ateliers. Le dossier de la condamnation de Claude Gueux à Troyes a disparu et il faudrait que des chercheurs hugoliens tentent de le retrouver. En fait, tout porte à croire que Hugo a été saisi de l'affaire par Delaunay, l'un des membres du jury. On avait en effet demandé au roi de gracier Claude Gueux. Delaunay appartenait à un milieu de chrétiens plus ou moins progressistes qui avaient repris l'idée de l'amélioration des prisons. La prison date de la Révolution française ; auparavant on envoyait les condamnés aux galères, à la roue, dans les colonies, etc. Or, l'apparition des prisons coïncide avec la transformation de la fabrique en usine. La prison et l'usine se reflètent l'une l'autre ; les prisonniers comme les ouvriers sont de plus en plus nombreux. La prison est ainsi une sorte de laboratoire qui montre aux contemporains ce que va être la société industrielle ; les observateurs sociaux se multiplient.
- C'est Delaunay qui procura à Claude Gueux une soeur de charité, ainsi qu'une femme pour le calmer pendant les mois qui séparèrent sa condamnation de son exécution, en juin, au moment du choléra, quelques jours avant l'insurrection des Misérables. Dans le paragraphe qui ouvre le récit, Hugo conseille au lecteur de «ramasser les moralités» ; il emprunte l'expression à un livre de fables publié par un inconnu qui porte le nom du marchand de chapeaux de Claude Gueux, Bressier... En fait, en mars 1834, Hugo se trouve engagé dans une bataille commanditée par le milieu chrétien progressiste, et cela fait boule de neige : un négociant, Charles Carlier paie le tirage pour les députés, ce sera la première édition séparée de Claude Gueux. Beaucoup plus tard, après 1870, Carlier sollicitera une entrevue auprès de Hugo. En 1834, la situation était explosive ; les prisonniers travaillaient dans des ateliers et cela faisait des mois que le chef du détachement militaire dénonçait les conditions d'exploitation scandaleuses des prisonniers par l'industriel. Claude Gueux était un excellent orateur; c'est lui qui dirigea son procès. Chaque fois qu'il parle de la démocratie parlementaire, il méprise les députés, les traite d'«avocats» qui refusent de traiter des affaires sociales. En face de ces «avocats», c'est dans la prison, dans l'utopie infâme de Clairvaux que se trouve l'orateur sublime. Claude Gueux a servi en fait de boue émissaire, et l'oeuvre de Hugo est une oeuvre fondamentalement politique.

Myriam Roman


Equipe "Littérature et civilisation du XIX° siècle", Tour 25 rdc, Université Paris 7, 2 place Jussieu, 75005 Tél : 01 44 27 69 81.
Responsable de l'équipe : Guy Rosa .