Présents : [non noté]
.Le troisième tome de L'Art d'être grand-père de J. Seebacher
est paru et se prénomme Sara, Marthe, Pivoine.
"C'est là le bleu".
. J. Seebacher donne quelques utiles éclaircissements sur le 3ème
Spleen des Fleurs du mal.
. René Journet donne lecture de deux textes curieux. L'un est extrait
des Cris de Paris, ouvrage d'un certain Victor Fournel publié
dans les années 1900-1930 (si j'ai bien suivi et cela d'ailleurs n'importe
guère). C'est le portrait d'une "égyptienne de Châtellerault",
danseuse, séductrice portant sur elle un petit couteau pour se défendre
de ce qu'elle provoquait, nommée Léance ou Liance. Ce personnage
réel aurait été évoqué par Tallemant des
Réaux. Hugo le connaissait-il au moment de Notre-Dame de Paris?
Le second est un extrait des Mémoires d'un forban philosophe dont on sait que Hugo l'employa, en particulier mais pas uniquement, pour
l'argot des Misérables. Le passage contient les leçons
qu'un personnage à la fois vertueux et criminel reçoit d'un
bohémien bandit, un certain Taupin. Et le texte qui explique comment
la sévérité excessive des lois "recrute" et
produit les criminels va, au-delà même des Misérables mais dans la même direction, jusqu'aux thèses de Michel Foucault.
. Les Actas do coloquio Victor Hugo et le Portugal, Faculdade de letras
do Porto, 1987, sont parus avec, entre d'autres sûrement, mais je les
ignore, un texte (aussi mal typographié que bien vu) de R. Journet:
"Paysages tachistes dans les romans de V. Hugo".
Pas de discussion, mais quelques minuscules
ajouts au monument. R. Journet signale que Hugo fait référence à
Barbier non seulement dans le cas, problématique et déjà
indiqué par Leuilliot, des Misérables, mais aussi dans Promontorium
somnii, sans qu'il y ait là de questions de date puisqu'on est en 1863.
Il ajoute que souvent les notes de l'édition achetée par Hugo renchérissent
encore sur le voltairianisme de Barbier lui-même; Hugo, parfois, les enregistre,
sans faire la différence avec le texte .
P. Georgel se demande si les notes ont été prises au fur et à
mesure ou recopient d'un seul coup des annotations -peut-être des signets
mis en place seulement?- antérieures. B. Leuilliot précise qu'effectivement
la qualité de l'écriture, l'uniformité de la graphie et de
l'encre vont apparemment mal avec une annotation au fur et à mesure de
la lecture.
Un rapide échange (S. Gaudon, J. Seebacher, B. Degout) fait fuser toutes
les raisons que Hugo avait de s'intéresser au nom de La Meilleraye lié
aux souvenirs maternels: la Trappe avait été autorisée à
se rouvrir en 1817 et sa fermeture, en discussion en 1831, aurait déterminé
la rédaction du poème des Feuilles d'automne (XXXIII) -quoique
celui-ci soit daté de mai 1830? Il est en tout cas certain que Adolphe
Trébuchet avait fait à la Meilleraye une visite dont le récit
avait été publié dans plusieurs journaux et a vraisemblablement
inspiré l'article d'Abel dans sa France pittoresque.
R. Journet estime que, pour son duc (de Rethel de la Meilleraye) Hugo ne manquait
pas de modèles possibles. Il a surtout cherché une famille sans
descendants encombrants, se fiant, sans y regarder de plus près car il
serait toujours temps de changer le nom, aux indications données dans les
notes de Barbier. Ce personnage, lui aussi "marchant à pas légers
et lourds", reste présent quoique invisible dans Quatrevingt-treize,
soubassement du marquis de Lantenac même si les "enfances Gauvin"
ont été réduites à trois fois rien.
Guy Rosa
Equipe "Littérature et civilisation du 19° siècle"
Bibliothèque Jacques Seebacher, Grands Moulins, Bâtiment A, 5 rue Thomas Mann, 75013 Paris. Tél : 01 57 27 63 68; mail: bibli19@univ-paris-diderot.fr. Bibliothécaire: Ségolène Liger ; responsable : Paule Petitier
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