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Séance du 18 septembre 2004

Présents : Anne Ubersfeld, Guy Rosa, Bernard Leuilliot, Pierre Georgel, Françoise Chenet-Faugeras, Arnaud Laster, Myriam Roman, Josette Acher, Bernard Degout, Chantal Brière, Marguerite Delavalse, Bertrand Abraham, Sandrine Raffin, Sylvie Vielledent, Franck Laurent, Florence Naugrette, Colette Gryner, Bernard Le Drezen, Loïc Le Dauphin, Yvette Parent, Vincent Wallez, Vincent Guérineau, Denis Sellem, Marieke Stein, Ludmila Charles-Wurtz, Delphine Van de Sype, Nana Ishibashi et Mireille Gamel.


 

Informations

Manuscrits :

De son exil non pas à Babylone mais à Jérusalem où il est désormais en poste, Jacques Cassier adresse un chaleureux salut au Groupe. Il fait aussi le point sur ses travaux : corrigée et complétée, la liste des livres de Hauteville-House (sur le site dans une première version) est en voie d’achèvement. G. Rosa explique brièvement ce dont il s’agit. Presque achevée aussi la publication du manuscrit BN Nafr 13 398 –Littérature et philosophie mêlées, partiellement inédit pour le « reliquat ». Guy Rosa prend l’occasion de cette information pour signaler que le site du Groupe Hugo propose maintenant huit manuscrits de fragments, les manuscrits BN Nafr 13 416, 13 417, 13 418 et 13 419 s’étant ajoutés cet été aux quatre qui figuraient déjà : 13 425, 13 430, 24 786 et 24 791. Il renouvelle sans illusion son appel aux membres du Groupe pour qu’ils participent à cette entreprise. Elle bénéficiera bientôt, pour le manuscrit 15 812, récemment acquis par la BN et inédit, des retombées du travail entrepris par Vincent Guérineau sur L’homme qui rit. Il rappelle enfin que tous les manuscrits de Hugo sont lisibles sur microfilms à la bibliothèque du XIXe siècle, quelques-uns exceptés que la Bibliothèque nationale n’a pas communiqués sans qu’on en sache la raison.

 

Soutenances :

Le calendrier est chargé. Le 9 octobre, Bernard Degout soutiendra son habilitation à diriger des recherches ; le 23, Sandrine Raffin sa thèse. Les deux soutenances auront lieu à Jussieu, tour 54-00, 2ème étage, salle 3, à 14h30. Plus tard –la date n’est pas encore fixée- ce sera au tour de Marieke Stein, puis de Jérôme Lion (Politique et politique de la guerre chez V. Hugo 1870-1878, sous la direction de Jean Delabroy).

Brigitte Buffard-Moret soutiendra son habilitation le 19 novembre, à Nantes ; ses travaux portent sur la chanson dans la poésie française ; une partie importante concerne Hugo.

 

Nomination :

Florence Naugrette reste à l’Université de Rouen, mais désormais avec la qualité de professeur.

 

Question au Groupe :

Guy Rosa transmet une question d’Yves Reboul. Ce dernier, auteur d’un article célèbre sur « L’homme juste » de Rimbaud, poème de 1871, qui identifie Hugo dans « l’homme juste », demande si l’allusion à un Chinois (« J'exècre tous ces yeux de Chinois à bedaines ») peut renvoyer à Hugo ? Que dit la presse de l’époque ? Guy Rosa lui a répondu en partie : la critique d’une manière générale, les journalistes en particulier, ont tendance à relever chez Hugo l’énergie, la force voire la simplification et la brutalité plutôt qu’un quelconque aspect « chinois » ; par ailleurs Hugo, à la différence d’un Gautier par exemple, ne passe pas pour avoir jamais manifesté une attention spéciale à la Chine ni aux Chinois.

Françoise Chenet-Faugeras : Hugo est parfois comparé à un magot.

Pierre Georgel : Mais ce n’est pas un thème de la critique.

Franck Laurent : L’article est effectivement très bon. Et si le poème ne peut pas passer pour un éloge de ‘l’homme juste’, Yves Reboul y relève un certain mimétisme entre Rimbaud et Hugo, le retour de la rime « astre »/« pilastre » par exemple. Analogue aussi leur utilisation de l’image poétique.

Guy Rosa : Nous sortons de la question posée, précisée par un second courrier d’Yves Reboul : il s’agit d’une qualification factuelle plus qu’intellectuelle ; connaît-on, par exemple, des caricatures représentant Hugo en Chinois ? Y en a-t-il qui lui font les yeux bridés ?

Pierre Georgel : Non. L’image du magot ventru, de grès, renvoie à un bourgeois assis. Mais, en 1871, la représentation de Hugo, qui n’est plus celle des années 1840, n’est pas encore celle d’après 1880. Hugo n’incarne alors ni la bourgeoisie ni la République installée. Sa figure est alors celle d’un révolutionnaire.

Arnaud Laster : Les « effroyables becs de cane fracassés » sur le poète Hugo peuvent-ils renvoyer à la lapidation, postérieure à l’offre d’asile ?

Bernard Leuilliot : Le personnage de l’homme juste est en réalité emblématique de toutes les charités bourgeoises. Il s’agit d’un modèle auquel participe Hugo. Mais l’assimilation de Hugo à un Chinois ne tient pas.

 

Publications

Guy Rosa fait circuler L’Œil de Victor Hugo, actes du colloque organisé par le Musée d’Orsay et l’Université Paris 7 publiés par les Editions des Cendres. Plusieurs exemplaires seront consultables à la bibliothèque. Le premier rabat de la couverture porte l’annotation du dessin par Hugo : « toujours en ramenant la plume » - qui comporte bien des significations.

Ne reste à paraître, conclut G. Rosa, que le colloque de Cerisy, Hugo et la langue, dont Florence Naugrette n’a pas de nouvelles depuis l’envoi du premier jeu d’épreuves.

Point du tout, répondent plusieurs, et l’on fait la liste des actes de colloques à venir :

Celui du Japon, dont les enregistrement sont déjà diffusés sur le web, est en cours de publication ; de même pour ceux de

Pékin,

l’ENS Ulm,

Besançon,

Princeton,

indiquent Arnaud Laster, Franck Laurent et Pierre Georgel.

Guy Rosa signale la publication des correspondances croisées George Sand/Victor Hugo et Sainte-Beuve/Victor Hugo, sans textes nouveaux.

Celle aussi d’un article sur la réception de Ruy Blas, en allemand : Rezeptionslenkung im historischen Kontext. Zu Victor Hugos drama Ruy Blas, par Uwe Petry, Zeitschrift für französische Sprache und Literatur, 2003/3.

 

Actualité théâtrale

Angelo, tyran de Padoue sera représenté au Théâtre Mouffetard du 15 octobre au 31 décembre 2004. La mise en scène et l’adaptation sont de Philippe Person. Pierre Santini, propriétaire du théâtre et auteur du texte de présentation, joue le rôle principal, précise Arnaud Laster. Florence Naugrette a vu la pièce en Avignon : une fois de plus l’acte grotesque n’est pas joué. Catarina paraît, selon les goûts, soit adorable soit exaspérante : jouant le traumatisme de la frustration, hypersensible, sans cesse en proie à l’effroi.

 

Arnaud Laster : Un débat avec Florence Naugrette, Catherine Treilhou-Balaudé et Sylviane Robardey-Eppstein aura lieu le 20 novembre dans une brasserie proche du théâtre.

 

 Les Chansons des rues et des bois font l’objet d’une lecture ce soir 18 septembre, demain 19 et mardi 21 au Cyber Act Théâtre, 5 passage de Thionville dans le 19ème arrondissement, métro Laumière. Douze poèmes lus par Eric Hardy et Céline Manguy. Arnaud Laster, lui-même empêché, souhaite que quelqu’un puisse entendre cette lecture et en rendre compte…

Vincent Wallez signale une adaptation de Dieu du même Eric Hardy.

 

Calendrier et programme des séances 2004-2005

-         16 octobre 2004 : Myriam Roman, « Le romanesque chez Victor Hugo ».

-         13 novembre 2004 : Florence Naugrette, « Premiers souvenirs de théâtre des romantiques ».

-         11 décembre 2004 : Yvette Parent, « Poème et chanson. Desnos admirateur de Hugo ».

-         15 janvier 2005 : Anne Ubersfeld, « Hugo et Corneille avant 1830 » ou « Corneille et le théâtre du XIXe siècle ».

-         12 février 2005 : Christine Carrère-Saucède, « Hugo et Dumas sur les scènes du Sud-Ouest de la France au XIXe siècle » et Françoise Chenet-Faugeras, « Du champ de l’alouette au champ des étoiles - toponymie et métaphore ».

-         12 mars 2005 : Guy Rosa, « Genèse de l’histoire dans Les Misérables ».

-         16 avril 2005 : Bernard Le Drezen, « Montalembert et Hugo ».

-         21 mai 2005 : Bertrand Abraham, « Un intertexte anglais de L’Homme qui rit » et Vincent Guérineau sur la genèse de L’Homme qui rit (soutenance de son DEA).

-         18 juin 2005 : Sylvie Vielledent, « Les adaptations théâtrales des Misérables ».

 


Communication de Franck Laurent  : « L’espace politique dans Han d’Islande : naissance d’une nation ? » (voir texte joint)


Equipe "Littérature et civilisation du 19° siècle"
Bibliothèque Jacques Seebacher, Grands Moulins, Bâtiment A, 5 rue Thomas Mann, 75013 Paris. Tél : 01 57 27 63 68; mail: bibli19@univ-paris-diderot.fr. Bibliothécaire: Ségolène Liger ; responsable : Paule Petitier
Auteur et administrateur du site: Guy Rosa.