Présents : Guy Rosa, Annie Ubersfeld,
Jacques Seebacher, Vincent Wallez, Stéphane Desvignes, Delphine Van de Sype, Colette
Gryner, Marguerite Delavalse, Bernard Le Drezen, Loïc Le Dauphin, Jean-Marc Hovasse,
Mireille Gamel, Marieke Stein, Sandrine Raffin, Bernard Leuilliot, Josette
Acher, Françoise Chenet, Yvette Parent, Pierre Georgel, Agnès Spiquel, Arnaud
Laster, Bernard Degout, Judith Wulf, Franck Laurent, Sylvie Vielledent, Domitien
Baylu, Delphine Gleizes, Léon-François Hofmann, Olivier Decroix.
Guy Rosa présente M. Léon-François Hofmann, professeur à l'Université de Princeton, qui a déjà, par le passé, à deux reprises, honoré notre Groupe de sa venue. En mai 1989, répondant à l'intervention de Jean-Claude Fizaine du mois précédent, il avait donné une communication sur "L'idéologie de Bug-Jargal", présentée comme n'étant pas de l'anti-racisme le plus incontestable. Elle avait suscité une vive discussion, prolongée dans la communication, en juin, de Pierre Laforgue. (voir le site)
Le Monde de George Sand aux Editions du Patrimoine et dont liconographie a été faite par Claude Malécot circule autour de la table et ravit.
Les actes du colloque « Victor Hugo et le débat patrimonial » offerts à la curiosité par Delphine Gleizes. G. Rosa y a trouvé excellentes toutes les contributions de la première partie et en particulier, outre les textes des hugoliens avérés (D. Gleizes & C. Brière, Jean Gaudon, Françoise Chenet), les articles de Joëlle Prungnaud sur lactivité de Hugo dans le Comité des arts et monuments et de Marie-Hélène Girard sur Gautier et le patrimoine qui prouve un accord profond entre Gautier et Hugo, quoique leurs vues passent par des voies très différentes). Pierre Georgel partage ce sentiment et se félicite davoir contribué à lui donner lieu en sa qualité de membre du Comité scientifique du colloque.
Un numéro spécial Baccalauréat Théâtre 2003 sur Hernani a été édité par le C.N.D.P.
Rappel : lenregistrement sonore du colloque japonais « Fortunes de Victor Hugo » est publié sur le web.
Hugo. Les thèses de Chantal Brière et de Georges Mathieu ont été brillamment soutenues.
Changer de chapitre, Etude sur Les Misérables. Tel est le titre de la thèse de Georges Mathieu dont la soutenance a rendu publics les mérites. Agnès Spiquel précise ainsi que ce travail révèle une véritable maturité intellectuelle chez son auteur : outre la plume et le ton altier et parfois humoristiques, ce qui caractérise cette recherche réside dans son respect du texte. Un exemplaire de la thèse sera disponible à la Bibliothèque et lon attend avec impatience la venue de M. Mathieu.
Roman et architecture mêlés. Voilà le titre de la thèse que Chantal Brière a soutenue récemment à Aix-en-Provence. Guy Rosa aurait préféré que le titre reprît lexpression de Gautier à propos de Notre-Dame de Paris : « roman architectural ». Cet excellent travail sera sans doute publié prochainement ; en attendant il est consultable à la bibliothèque.
La Féérie. Florence Naugrette a participé, il y a peu, au jury chargé dune thèse sur les féeries théâtrales de 1791 à 1864, soutenue par Roxane Martin en études théâtrales sous la direction du professeur J.-M. Thomasseau à Paris VIII. Ce monument en cinq tomes est magnifique. Avec un corpus de près de six-cent féeries et des annexes bien sûr très riches, ce travail comporte une partie de retranscription de partitions musicales et deux C.D. dadaptation de ces partitions. Le plan de la thèse est chronologique : du pathétique sous la Révolution jusquà lauto-parodie du genre sous le Second Empire en passant par le spectaculaire et la multiplication des tableaux sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Cette recherche présente également lévolution des féeries quant au mélange des genres et aux différents degrés de lecture quelles autorisent. La thèse montre aussi linfluence de la veine féerique sur le théâtre romantique, symboliste et naturaliste.
Elle confirme, par ailleurs, -car Florence Naugrette noublie pas que linformation figurait déjà dans les Pleins feux dArnaud Laster- que Hugo a touché un tiers des recettes, à part égale avec les deux autres auteurs, pour Ciel et Enfer sans quon sache si Hugo a participé à la rédaction depuis Jersey, ou si cest au titre du Beau Pécopin dont ce spectacle est une adaptation. 1853 est une date à laquelle Hugo a besoin dargent, ajoute Jacques Seebacher. La question serait de savoir si les deux autres auteurs étaient républicains, sinterroge Guy Rosa ; ce pourrait être une forme de secours aux proscrits,.
Arnaud Laster annonce une rafale télévisée de produits dérivés de Hugo. A chaque fête de Noël sont programmées des adaptations de Notre-Dame de Paris, réputé destiné aux enfants Canal Plus programme ainsi Le Bossu de Notre-Dame durant les fêtes. France 3 présente le film de Jean Delannoy mardi 23 décembre à minuit. Ladaptation des Misérables par Josée Dayan sera diffusée sur TV Breiz prochainement tandis que la version de Bille August occupera lantenne jeudi 25. Vendredi 26 sera rediffusée sur la Raï Uno une transmission du spectacle de Plamondon et Cocciante (Notre-Dame de Paris) dans les arènes de Vérone.
Le 11 janvier, annonce Arnaud Laster, aura lieu une reprise des Contemplations dites par Philippe Noiret à Châtenay-Malabry. Delphine Gleizes fait part, à propos de ce spectacle, de sa relative déception quant au ton monocorde du récitant. Si Noiret joue sur son âge et rend le spectacle émouvant, il nen reste pas moins quun voile daccablement sétend sur le texte dès le début du spectacle : aucun jeu sur les registres différents du recueil nest mis en place. Cette expérience de la scène lyonnaise pour Delphine Gleizes sest visiblement transformée en traversant les Alpes : Agnès Spiquel garde un enthousiasmant souvenir de la représentation à laquelle elle avait assisté à Turin. La diction de Noiret avait conquis un public nombreux.
Au Centre Culturel Irlandais, 5 rue des irlandais dans le Ve arrondissement, sera reprise ladaptation du Dernier Jour dun Condamné par F. Duval en ouverture dune série de débats intitulés « Vers labolition de la peine de mort » le 22 janvier à 19h30.
Arnaud Laster confirme lannonce déjà faite sur le site du Groupe de la troisième conférence en rapport avec lexposition « Hugo face à Rodin » de la Maison Victor Hugo : « Portraits photographiques, portraits sculptés », Maison de la Photo le 14 janvier à 18h.
Le 20 janvier, entre 14h30 et 16h30, à lUniversité Paris III, salle 49, interviendra Yamina Hachemi, adaptatrice de LHomme qui rit, spectacle qui se donnait en novembre au théâtre du Chaudron. Arnaud Laster invite qui veut et peut.
ERRATA
Celui qui écrit ces lignes se confond en excuses auprès de Madame Acher qui tient à ce que soit rectifié son propos lors de la dernière séance : la plume noire dOrdener doit faire penser à la plume du chapeau dHamlet peint par Delacroix et non évoquer le roman noir.
Les propos de Bernard Leuilliot sont également parfois trahis par nos compte rendus et cest sans doute lâcre pauvreté de ceux-ci qui rendent trop mal la richesse de ceux-là. Quil accepte ici les excuses dun rapporteur irrépressiblement infidèle.
Bernard Leuilliot : La Grèce de Hugo me semble vue à travers Lucrèce. Il inspire directement toute la conception, plus philosophique que mythologique, de Vénus-Aphrodite.
Dautre part, se pose ici la question des rapports exacts que Hugo entretient avec la littérature grecque et surtout avec la langue grecque : autant il maîtrise parfaitement le latin il connaît par cur des centaines de vers de Virgile-, autant le grec, apparemment, lui reste étranger. Le seul texte qui manifeste un accès direct à cette langue se trouve être « Les Traducteurs » qui peut donner limpression que Hugo critique directement, originaux en main, les traductions dEschyle et de Homère.
Par ailleurs, lévocation du « pâtre sur sa flûte abaissant sa paupière » me fait penser à Picasso et à sa représentation du peintre en pâtre : le paganisme de Picasso y est afférent.
Annie Ubersfeld : Ce rapprochement nest pas sans raison : chez Picasso comme chez Hugo, par la médiation des dieux païens se fait une interrogation sur lart, sur limagination de lart ou lart quon crée.
Jacques Seebacher : Pour revenir à la question de la connaissance du grec par Hugo, dans le texte du « Reliquat » du Rhin Ebauche dune monographie sur le Rhin [« Bouquins », p. 470 et suiv.], le manuscrit donne de forts intéressants renseignements : les adages écrits en grec ne sont pas de la main de Hugo. Il a laissé en blanc la place de leur transcription et quelquun dautre les a inscrits.
Pratiquement toutes ces citations, « graves et paisibles sentences », sont tirées dun poème de Théocrite : « A lenfant aimé » -poème pédophile au sens étymologique. Pour Hugo, lamour grec est mystérieux mais il est conçu dans sa naturalité. A ce titre et plus généralement, les rapports des Hugo avec Custine via les Girardin démontrent lintelligence de Hugo en matière mondaine et affectivement universelle quant à lamour et lamitié. Cest aux Hugo que Custine, acculé par une faillite, demande de veiller à sa succession en cas de malheur.
Françoise Chenet : La poésie de Théocrite est en effet un viatique pour Hugo. Deux dieux y sont importants : Pan et Hermès. Ils font partie des mythes fondateurs. Le mythe dEcho est tout aussi important : lorsquon travaille sur le manuscrit du Beau Pécopin, il apparaît, sur une liste, le nom de Ego qui fait penser à Aega. Dans ces histoires de chèvre, la référence à Théocrite est claire. Or, la relecture de Théocrite est chez Hugo contemporaine de lécriture du Rhin.
Jacques Seebacher : Hugo devait avoir ses informateurs quant à lédition des textes de Théocrite. Il ne faut pas oublier quà cette époque, Hugo est à la Commission des Monuments historiques. Il y aurait ici matière à une recherche importante.
Bernard Leuilliot : Dans le texte des « Traducteurs », il y a des blancs dans le manuscrit pour les passages en grec. On peut penser que cest Charles Hugo qui écrivait le grec pour son père.
Vincent Wallez : Vacquerie aussi aurait pu le faire ; il savait le grec apparemment, puisquil avait donné, avec Meurice, une version de lAntigone de Sophocle en 1844.
Arnaud Laster : Le texte de « Cassandre » dans la Légende des siècles est aussi très proche dune traduction. Mais une traduction en vers alors que dans William Shakespeare, le même passage est traduit-adapté en prose. Il serait intéressant de comparer les deux versions.
Françoise Chenet : Il est intéressant de voir lutilisation que Hugo fait du nom de la déesse Terre : au lieu dutiliser le terme grec de Gaïa ou Ghê, il dit Géo, comme sil se réappropriait le mythe de Gaïa. Car il doit y avoir ici un rapport avec la lettre G, le « G » de la lettre maçonnique, le « G » du grand géomètre.
Arnaud Laster : Géo, cest aussi lanagramme de Ego.
Jacques Seebacher : et de Ogé dans Bug Jargal.
Léon-François Hoffmann : Cétait bel et bien le nom, prénom Vincent, de lun des délégués de Saint-Domingue à la Constituante où il réclamèrent la libération des noirs . Lui même était homme libre. Il revient à Saint-Domingue pour tenter dy faire appliquer le décret du 8 mars dégalité daccès aux emplois publics des hommes libres, sans distinction de couleur. Le gouvernement du Cap sy opposa ; Ogé, sa tête mise à prix, conduisit une insurrection armée ; fut battu. Réfugié dans la partie espagnole de lîle, il fut pris, livré aux autorités de la partie française, condamné à mort par le supplice la roue ; et finit ainsi.
Françoise Chenet : Pour revenir à la communication de Annie Ubersfeld Si lOlympe est synonyme de tyrannie, pourquoi Hugo a-t-il, entre autres noms, Olympio ?
Franck Laurent : La réalité dément le titre de Maurois : la période « Olympio » ne sétend pas au-delà de cinq ans La figure des dieux de lOlympe devient celle des tyrans bien plus tard, au moment où Hugo est en exil, dans son combat contre la tyrannie précisément.
Bernard Leuillot : Quest-ce au juste quun « ordre de débuts » ?
Florence Naugrette : Cet ordre émane dun théâtre subventionné parisien. Si le théâtre veut faire jouer un comédien avant de le recruter, il a en quelque sorte un droit de préemption et, toutes affaires cessantes, le comédien doit participer à cette représentation-audition. Cet ordre est légal.
Bernard Leuillot : Et si ce comédien se soustrait à cet ordre ?
Florence Naugrette : Je suppose quil est passible des tribunaux.
Bernard Leuilliot : Quen est-il de la garde-robe des comédiens? Etaient-ils propriétaires de leurs costumes ? Frédéric Lemaître partait donc en tournée avec toutes ses malles ?
Florence Naugrette : Les acteurs étaient en effet propriétaires de leurs costumes. Ils se présentaient dans les théâtres avec le nécessaire pour monter la pièce quils proposaient de jouer. Cest ainsi que cela se passait généralement, mais quand la direction dun théâtre était demandeuse, dans des circonstances particulières, et réclamait un comédien pour une pièce, cest elle qui était chargée de donner les costumes.
Franck Laurent : Comment faut-il alors comprendre la fameuse histoire de la robe de chambre ruineuse pour le personnage de François Ier dont la confection avait lis le théâtre au bord de la faillite ?
Agnès Spiquel : Si le costume était acheté par le théâtre, il devenait sa propriété et était réutilisé.
Franck Laurent : Le cas du théâtre de Rouen est particulier : cest un théâtre de province mais un théâtre « du dessus du panier » comme ceux de quelques très rares villes : Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille ou Lyon. Ils sont les seuls à avoir des troupes permanentes ; ailleurs, ce sont des troupes ambulantes qui viennent, engagées par la municipalité puis par des gestionnaires privés. La saison théâtrale, dans ces petites villes, est donc toujours courte, quelques semaines au plus. Toutefois, ces villes aussi reçoivent parfois des acteurs parisiens en tournée.
Florence Naugrette : Les troupes ambulantes sont très surveillées par les préfets : la moralité des acteurs est une condition dengagement. Des recherches ont été entamées sur le fonctionnement de ces théâtres de province sans troupe permanente. Cest un travail de titan.
Delphine Gleizes : Narrive-t-il pas que lon engage deux têtes daffiche en même temps ?
Florence Naugrette : Non. Cela coûtait trop cher. Talma, par exemple, vient avec des amis, moins chers et bien moins connus que lui, quil essaye de placer dans les spectacles pour lesquels il a été engagé comme seule tête daffiche.
Léon-François Hoffmann : Cet Adolphe Dumas dont vous parlez dans votre communication, est le héros dune anecdote fameuse. Petit auteur vaniteux, il dit une fois à Alexandre Dumas : « Un jour, on dira les deux Dumas comme on dit les deux Corneille ». Le grand Dumas de lui répondre : « Eh bien, au revoir Thomas ! » .
Arnaud Laster : A propos du débit des comédiens, la lenteur que recommandait Hugo dès la Préface de Cromwell ne doit pas nous étonner. Les grands acteurs prenaient leur temps et cétait une erreur de jouer la rapidité dans les grandes tirades. Dailleurs je ne devrais pas dire « tirade » car Hugo était hostile aux longues tirades. On devrait dire « intervention » ou « réplique ».
On se fait une idée fausse de la diction des grands acteurs romantiques : on les imagine dans loutrance, léclat et le panache sans doute sous linfluence des enregistrements du début du XXe siècle. Cette façon de jouer, insupportable aujourdhui, nétait pas non plus celle de lépoque romantique, plus favorable à un jeu naturel.
Franck Laurent : Reste que la réplique de Don Carlos fait 177 vers. Même réduite ensuite par Hugo à 107 vers, cela demeure digne de ce que lon appelle une « tirade ». Avec des effets dessoufflement réels et inscrits dans le texte : si lon respecte la construction des phrase et leur laisse leur longueur, la diction arrive à ses limites. Il faut donc contraindre lacteur à une élocution à la limite de lessoufflement tout en soulignant les moments les plus saillants du texte.
Sylvie Vielledent : En 1830, les critiques soulignaient lennui que suscitait chez eux le monologue de Don Carlos
Florence Naugrette : Pour sortir des impressions conjecturales, il existe des indices fournis par les textes. Les pièces en prose de Dumas, dans leur publication originale, fourmillent de points de suspension, au point quils constituent la forme dominante de ponctuation dans ces textes. Cela implique une diction comme de phrases inachevées, telles que le sont la plupart de celles que nous prononçons. Cela va dans le sens dune diction « naturelle » et lon sexplique que le remplacement, dans les éditions, des points de suspension par des points nait fait quenregistrer une évolution de la diction dans le sens dun phrasé académique. Il ny a aucune raison de penser quil nen soit pas allé de même pour lalexandrin.
Bernard Leuilliot : Tout cela nest pas quune question de débit. Cest aussi une question de tonalité et damplitude. Jai toujours rêvé dentendre les poèmes de Hugo dits par les comédiens non pas lancés à pleine voix, mais chuchotés. « Les Pauvres gens » ne peut pas être hurlé : le réalisme du détail, la discrétion litotique du texte exigent quon évite la surenchère de décibels.
On nentendrait rien ? Pas du tout. Le chuchotement est une technique que les comédiens savent employer. Strehler lavait utilisée avec le Piccolo Teatro pour une pièce de Pirandello. Le résultat était génial.
Cest aussi une question daccent : la césure, dans le vers français, pose un problème car le vers nest pas que syllabique, il est aussi accentué. La césure peut donc être considérée comme un accent. Cest une erreur de dire que le français est une langue sans accent. Au XIXe siècle, le questionnement de la langue sest aussi fait dans ce sens : le théâtre romantique était un laboratoire où sopérait une petite révolution de la diction.
Franck Laurent : Si le vers français nest pas sans accent, il est également caractérisé par un compte fixe de syllabes. Quoi quon en ait, lalexandrin aura toujours douze syllabes.
Bernard Leuilliot : Certes, le syllabisme est un réel et incontournable mais il a masqué la diction accentuelle. Demeurent indispensables, pour entendre un texte, le timbre et lintensité.
De même dans le domaine lyrique. Lopéra, au XIXe siècle, na pas cessé de voir évoluer les conceptions de la voix, du rythme de la langue chantée. Depuis laria da capo avec récitatif jusquau monologue de Wotan, le changement nest pas dans la longueur. Chez Wagner, on a la longueur dune tirade classique mais le monologue de Wotan na bien sûr aucun rapport avec une tirade classique
Annie Ubersfeld : De la même façon, mais en sens inverse chronologiquement, au XVIIe siècle, le monologue cornélien est en quelque sorte plus moderne que le monologue racinien.
Les débats sur la modernité et le classicisme et sur ce quon appelle, à tort ou à raison, une « tirade » touchant à leur limite asymptotique, Guy Rosa chuchota pour se faire entendre et se fit linterprète de tous en souhaitant dagréables fêtes de fin dannée à chacun.
Olivier Decroix
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