Présents :
Jacques Cassier, Guy Rosa, Jean-Marc Hovasse, Anne Ubersfeld, Mireille Gamel,
Laurence Bertet, Bernard Le Drezen, Vincent Guérineau, M. Zviguilski, Jacques
Seebacher, Bernard Leuilliot, David Charles, Frank Laurent, Stéphane Desvignes,
Agnès Spiquel, Delphine Van de Sype, Chantal Brière, Arnaud Laster, Thomas Harley,
Vincent Wallez, Olivier Decroix, Bertrand Abraham, Denis Sellem, Judith Wulf,
Rouschka Haglund, Florence Naugrette, Marieke Stein, Josette Acher, Caroline Delattre,
Camille Bertrand, Bernard Degout, Anne Buissart, Pascal Sanchez, Stéphane Horvath,
Marine Teston, Colette Gryner, Jean-Baptiste Amadieu.
Excusés: Sandrine Raffin, Isabel Violante, Delphine
Gleizes.
F. Naugrette transmet aux hugoliens les meilleurs vœux de Madame Poirel, et offre de sa part à la bibliothèque le CD-ROM réalisé par le Musée de Villequier sur les dessins et les photographies de Hugo.
Les publications sont nombreuses en ce début de bicentenaire. Plusieurs sont consacrées à La Légende des Siècles, programme de l'Agrégation oblige : le livre de Judith Wulf (Atlande, coll. "clefs concours") , celui de Claude Rétat (SEDES), les actes du colloque de Paris 4 (Presses de l’Université de Paris-Sorbonne).
Parallèlement à l'anthologie Ecrits politiques de F. Laurent, déjà annoncée, paraît une anthologie d’œuvres poétiques, établie, annotée et préfacée par C. Millet, au Livre de Poche.
H. Pena-Ruiz et J.P. Scot publient Un poète en politique – Les combats de V. Hugo (Flammarion), livre bien fait mais pas à jour.
P. Laforgue publie aux Presses Universitaires franc-comtoises, Hugo, romantisme et révolution, recueil de 18 études dont 7 inédites.
Franck Laurent fait circuler les onze volumes de la collection Victor Hugo et l'Orient, accompagnés de deux C.D. audios, aux éditions Maisonneuve et Larose. Il indique quelques unes des collaborations de cette vaste entreprise : Sarga Moussa (Les Orientales), Gabrielle Chamarat (Le Rhin), C. Millet (Figures du despote oriental), B. Degout (L'Orient Avant les Orientales), F. Laurent (Hugo face à la conquête de l'Algérie). Le dernier volume est consacré aux éditions illustrées (Delphine Gleizes) et aux mises en musique de Hugo, dont s'est occupé A. Laster ; plusieurs volumes sont consacrés à la réception de Hugo en Orient : Russie, Iran, Chine, Japon, Vietnam.
Certains membres du groupe déplorent la bibliographie très négligée du Catalogue des Célébrations nationales 2002, qui vient de sortir. Une brochure spécifique consacrée à Hugo devrait toutefois paraître séparément.
Pascal Sanchez fait admirer un exemplaire de La Légende des Siècles (Hetzel) dédicacé à Timothée Trimm. Timothée Trimm, précise-t-il, était un journaliste connu, auteur, entre autres, d'une élogieuse critique des Travailleurs de la Mer.
G. Rosa fait circuler les photocopies de deux manuscrits de Victor Hugo communiqués par M. Wilhiam Viguie : la dernière strophe d'Ultima Verba et, plus intéressant, une "chute" de Napoléon-le-petit –dont la transcription sera mise sur le site dès qu’elle sera faite.
G. Rosa donne lecture du compte rendu (AFP semble-t-il) du jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris, dans le procès intenté par Pierre Hugo aux éditions Plon et à François Cérésa pour sa « suite » des Misérables. Contrairement à toute attente, le tribunal ne discute pas la question posée (l’atteinte à l’œuvre de Hugo), mais le droit des héritiers à la poser. Invoquant la volonté même de Hugo, dont certains écrits distinguent les « héritiers par le sang » de ceux qui le sont « par la pensée » ainsi que le testament confiant le soin de ses oeuvres non à ses descendants mais aux exécuteurs testamentaires qu’il désigne, le tribunal a considéré que Pierre Hugo n'avait pas de droit moral sur l'œuvre de son aïeul. Bel effort de respect de la pensée de Hugo! un peu inattendu cependant puisque ce sont bien les héritiers de Hugo par le sang qui ont exercé la propriété littéraire sur ses oeuvres jusqu’en 1950.
Jean-Claude Zilberstein, avocat intéressé à cette affaire, publie d'ailleurs un recueil de textes de Hugo touchant au domaine juridique. Ce recueil est intitulé Le Droit et la Loi!
A propos des "suites" données aux Misérables, Frank Laurent remarque que parmi les très nombreuses traductions d'œuvres de Hugo signalées dans un volume de la collection Victor Hugo en Orient, on trouve la "suite" aux Misérables de Laura Kalpakian (déjà plusieurs fois mentionnée ici à propos de cette affaire) - Bonne suite, d'ailleurs, estime A. Laster.
Beaucoup de magazines ont consacré en ce début d'année un dossier à Victor Hugo : L'Express, Le Point, L'Histoire, Le Magazine littéraire. G. Rosa analyse brièvement la curieuse position adoptée par l’album du Figaro : d’un côté reconnaître la dimension de l’artiste (grandes reproductions de dessins assorties d’extraits ; gros chiffre d’affaire des ventes longuement commenté) de l’autre une attaque violente, venimeuse, et n’hésitant devant aucune erreur factuelle, fondée surtout sur la biographie. Cette contradiction s’étend à l’oeuvre, louée pour les mêmes raisons qui la font critiquer (« magicien du verbe... orfèvre étincelant du vocabulaire poétique » / « ridicules de son théâtre, chimères de ses engagements politiques, bric à brac des inventions verbales dont il encombre sa poésie ») et, sans plus de logique, jetée à la face des écrivains actuels tout tant qu’ils sont pour stigmatiser leurs insignifiances (« une puissance dont on chercherait bien en vain le reflet dans les moiteurs qui dissèquent la plupart des littérateurs d’aujourd’hui »).
Bien sûr, s’étale ce nouveau topos politique, dont Le Monde se faisait l’écho avec une tranquille assurance, selon lequel Hugo a voulu être président, ou regretté de ne pas l’être, "pendant trente ans". Comment comprendre cette promotion ? Sans doute la vieille accusation –Hugo hostile à Louis-Napoléon par dépit d’un ministère manqué- finissait-elle par manquer de crédibilité : on finissait par s’apercevoir qu’il valait mieux être Hugo que ministre. Et G. Rosa répète qu’il n’est pas parvenu à faire corriger, sur le site du Sénat, la mention :
«Après 1848, ses amis proposent, dans les colonnes de L’Evénement, la candidature de Hugo à la présidence.
Il n’obtient que quelques milliers de voix et se rallie à la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte avant de rejoindre, comme député de la Seine, les rangs du parti de la République démocratique.»
J. Seebacher : Nous n’y sommes peut-être pas pour rien. Du moins avons-nous indiqué que la question d'une candidature de Hugo à la présidence a bel et bien été soulevée en 1851. Dans un opuscule qu'on trouvera à la bibliothèque, Girardin, devant la catastrophe qui se présente pour les élections de 52, examine plusieurs candidatures possibles pour la gauche. Aucun candidat ne lui paraît capable de fédérer tous les électeurs de gauche ; il estime que la candidature de Lamartine est inutile, car trop tardive, et que celle de Hugo est prématurée. Il faut bien reconnaître en tout cas qu'une candidature de Hugo comme recours à Louis-Bonaparte a bel et bien été envisagée, qu’il en existe des traces et que Hugo ne pouvait ignorer ces bruits.
G. Rosa : Sans doute et un rapport du Commissaire de police de l’Assemblée nationale à son président évoque la rencontre d'une délégation d'ouvriers avec Hugo et Girardin, tous deux interrogés sur leur éventuelle candidature et faisant la même réponse, très évasive. Mais tout le monde sait qu’il y a très loin d’une candidature juridiquement possible voire effective –qui concerne quantité de gens aujourd’hui comme alors (Hovasse donne un exemple amusant, noté par Hugo)- à une candidature ayant réalité politique et historique. Hugo ne les confond pas. Et n’a jamais été candidat.
A. Laster déplore le manque de rigueur du numéro de L'Histoire consacré à Hugo : le dossier "Hugo" a pour exergue une longue citation de Lafargue, précédée d'un chapeau où on lit "Qui osera attaquer Victor Hugo?" La moindre des choses, de la part d'un magazine fait par des historiens, aurait été de présenter et d'annoter le texte de Lafargue!
Le Monde va publier chaque jour un texte de Victor Hugo, comme il avait publié pendant l'année Balzac une biographie des personnages de la Comédie Humaine ; G. Rosa trouve l'initiative excellente, tout dépendra du choix des textes.
G. Rosa signale dans le numéro de janvier de la Revue des deux Mondes, l’excellent article de Nicole Savy sur Hugo voyageur, très bien écrit, remarquablement dense, suggestif et, en plusieurs endroits, profond.
Il attire aussi l’attention sur un article moins récent de Gilles Malandain intitulé "Quel théâtre pour la République? - Victor Hugo et ses pairs devant le Conseil d'Etat en 1849", et paru dans Société et Représentations en février 2001. On sait que c'est dans dette intervention que Hugo demande la création d’un Ministère de la culture qui regrouperait –et étendrait- les fonctions d’Etat alors dispersées entre plusieurs ministères (Intérieur et Cultes, Education, Travaux publics, etc.). Mais l’essentiel est ailleurs. Il s’agissait de préparer le rétablissement de la censure des théâtres. Hugo s’y oppose, bien sûr. Mais il en profite pour esquisser une politique artistique complète substituant au système du privilège, des genres et de la subvention réservée à la pérennisation de l’élite culturelle et de son « répertoire », un système entièrement différent, à peu près celui qu’on connaît aujourd’hui : liberté entière pour les entreprises privées et double tutelle de l’Etat d’une part sur deux théâtres de haute culture (l’un pour le répertoire, l’autre pour la création), d’autre part sur plusieurs théâtres populaires, l’Etat s’efforçant de rapprocher leurs ambitions. Ce sont des choses qu’on ignorait –quoique le texte de cette déposition fut connu. Mais aussi, G. Malandain fait le lien entre cette initiative institutionnelle (qui n’est pas d’ailleurs pas le fait du seul Hugo) et d’un côté, en amont, le théâtre romantique, de l’autre, en aval, les initiatives qui, depuis la dernière décennie du 19° siècle, conduiront jusqu'au TNP, aux Maisons de la culture et aux Centres dramatiques nationaux et régionaux actuels. Il montre, de manière très convaincante, la continuité historique qui va d’Hernani au TNP et que seule la fracture qui va de Ponsard aux années 70-80, cette sorte de second Empire du théâtre, a fait méconnaître. Du coup G. Malandain fait comprendre ce qu'il y avait de réellement démocratique dans la conduite artistique de Hugo –mais aussi de Vigny, Dumas, Lamartine- durant les années 30. On a souvent dit –quoiqu’il faille toujours y revenir parce que personne n’en accepte l’idée- que la bataille d’Hernani constitue un combat pour la liberté dans l’art. G. Malandain fait saisir que c’était aussi un combat pour la démocratie dans l’art et que les préfaces des pièces des années 30, qui exposent la volonté de fusion des publics séparés, doivent être prises au sérieux et à la lettre : non comme la revendication de cette universalité qui passe pour le propre des grandes d’œuvres, mais comme effort concret –et d’ailleurs très mal reçu par la critique mais très bien par le public- pour former le « bloc humain » (et social) dont parle William Shakespeare. On s’explique aussi que les implications politiques de cet effort aient été non seulement revendiquées par Hugo lui-même (qui dit avoir été « démocrate » avant de devenir « républicain ») mais perçues et que certains journaux d’extrême gauche, socialistes, aient pu soutenir en 1848 la candidature du pair de France.
J. Seebacher nuance un peu la portée démocratique de cette initiative de Hugo, en rappelant que les grands bourgeois avaient alors besoin d'un public de consommateurs, d'où leur volonté de créer, comme La Presse de Girardin le fait pour l’information et la lecture, des théâtres subventionnés qui développeraient encore dans la population un goût déjà prononcé. C'est une politique artistique qui n'est en fait, selon J. Seebacher, ni de gauche ni de droite : elle est avant tout économique.
Plusieurs municipalités, bibliothèques ou institutions diverses ont contacté G. Rosa pour demander des intervenants dans le cadre de manifestations pour la bicentenaire. Non pas en raison de sa notoriété, mais parce que le site du Ministère de la Culture, dans la page où il indique les moyens disponibles aux personnes et institutions qui veulent « faire quelque chose » pour le Bicentenaire, renvoie à l’adresse du Groupe Hugo pour les demandes de conférenciers universitaires. Comme on ne peut pas faire attendre un mois ces demandes, G. Rosa s’efforce de les traiter au fur et à mesure. Mais il transmet celles très récemment parvenues de la bibliothèque de Morangis (Essonne) et de la médiathèque d'Issoire. A. Laster signale une demande analogue de la part de la municipalité d'Eguilles, commune proche d'Aix-en-Provence. Chantal Brière indique que cette initiative, déjà relativement ancienne, a pris de l’ampleur, déborde sur Aix, et qu’elle-même, avec un petit groupe d’universitaire aixois, tente de la prendre en charge.
Le Ministère de la Culture a ouvert son site Hugo, que chacun sans doute connaît déjà. Très clair et bien organisé, de bel effet graphique –mais sans surcharge ni mauvais goût, il donne quantité d’informations : en plus d’une page d’actualité, la liste interrogeable des manifestations annoncées (si complète et impressionnante que G. Rosa a supprimé les spectacles et manifestations culturelles diverses qui figuraient sur la page "bicentenaire" du site du groupe Hugo, pour ne garder que les colloques, conférences et publications); une bibliographie tenue à jour parle Groupe et une discographie établie par A. Laster ; les listes, on l’a dit, des moyens à disposition pour toute personne qui souhaiterait organiser des diffusions ou projections dans le cadre du bicentenaire (films avec l’adresse de leurs distributeurs, discographie, expositions mobiles et ensembles documentaires) ; une anthologie de citations référencées (à laquelle les hugoliens sont bien placés pour contribuer).
Jean-Marc Hovasse est encore à l'honneur sur le petit écran : Paris première consacre son Rive droite, rive gauche à Victor Hugo, mardi 22 janvier, à 18h50 (rediffusion à 23h50), avec la participation de J-F. Kahn, Max Gallo et J-M. Hovasse ; La Chaîne parlementaire diffusera un débat entre J-M Hovasse, Max Gallo, Robert Badinter... vendredi 25 janvier à 18 heures (de multiples rediffusions sont prévues)
Canal + consacre un cycle aux films adaptés de l'œuvre de Hugo, présenté par Claude Aziza. Au programme, le Notre-Dame de Paris de Delannoy, L'Homme qui Rit de Corbucci (un document délirant! précise A. Laster) et La Belle Espionne de Raoul Walch (samedi 26 janvier à 10h50, rediffusé le 1° février à 4h40 du matin)
Sandrine Raffin est passée à la radio, sur RFI. Cette intervention sera probablement consultable en archive, puisque toutes les émissions de Radio-France sont archivées à l'Inathèque. F. Laurent, A. Laster et J-F. Kahn ont parlé quant à eux de "Hugo politique et citoyen" sur France Inter, dans Diagonales, émission diffusée à 18h dimanche 13 janvier.
D. Charles est lui aussi intervenu à la radio, dans une émission de France Culture, "Continent Science". Il explique qu'il s'agit d'une émission de vulgarisation scientifique d'assez haut niveau. D. Charles était invité, ainsi que le physicien Jean-Marc Lévy-Leblond et que le professeur Michel Crouzet, pour parler de "Hugo et la science". M. Crouzet a proposé une interprétation très pointue et personnelle des Travailleurs de la mer, dans lequel il voit un roman écologiste et une critique de la société de consommation.
B. Leuilliot se réjouit d’intervenir en un lieu qui lui convient : Radio Libertaire -mais, si nous avons bien suivi, pour l’Union rationaliste- le 12 avril, avec peut-être la participation de Frank Laurent (lequel n'a pas encore été prévenu : l'information reste donc "sous réserve")
Le cycle d'émissions de France Culture consacré à "Hugo et la musique", la première semaine de janvier, a beaucoup plu aux membres du groupe qui l'ont suivi ; on a pu y écouter des morceaux très rares, comme Patria et l'Hymne à Victor Hugo, de Saint-Saëns. A. Laster explique que les paroles de ce très bel hymne se résument à "gloire au poète!", et que probablement le modèle de ce morceau est l'Hymne à la Joie de Beethoven : on retrouve dans les deux cas un grand thème initial, puis un chœur triomphal. Quelle rareté, aussi, que d'entendre sur les ondes J-M. Hovasse chanter la seule partition de Victor Hugo! France Culture a d'ailleurs consacré beaucoup d'émissions à Hugo, comme celle, diffusée la nuit, dans laquelle des écrivains venaient parler de leur rapport au poète.
J-M. Hovasse et J-F. Kahn étaient mardi aux PUF ; Cl. Millet, G. Rosa, F. Laurent et J-M. Hovasse, mercredi, à la FNAC Saint-Lazare -le "modérateur" (car on ne parle plus "d'animateur") étant Pierre-Marc De Biasi, puisque la rencontre était organisée par le Magazine littéraire.
B. Leuilliot sera lui même "modérateur" d’une table ronde d’écrivains, lundi 21 janvier, à 19 heures, à la Maison des Ecrivains.
Mardi 22 janvier, à 19 heures, une table ronde sur le Ruy Blas de Brigitte Jaques aura lieu au Studio-Théâtre de la Comédie-Française.
Toute une série de conférences suivra un peu partout, comme à la Maison de la Poésie, le 26 février, avec la participation de F. Laurent.
A. Spiquel annonce pour sa part qu'elle fera une communication lors de la clôture de la demi-finale académique du concours d'éloquence, à Amiens ; chargée également d'animer prochainement une table ronde sur Le Petit Roi de Galice, qui passera à Amiens, et qu'elle n'a pu voir à Clichy, elle est ravie d'apprendre par Anne Ubersfeld que le spectacle est très bon.
Camille Bertrand, comédienne, assiste à la séance et présente une requête : après avoir participé à L'Intervention l'an passé, elle organise des actions culturelles dans le métro ; la RATP lui demande d'organiser une animation sur Hugo, associée à une exposition et une conférence. Les personnes souhaitant y participer peuvent la contacter.
Les Oeuvres complètes vont donc être réimprimées, mais contrairement à ce qu’on pouvait craindre, avec des corrections. Le CNL l’a obtenu de la maison Laffont, sous réserves qu’elles ne compromettent pas le calendrier de la mise en vente prévue pour le Salon du livre. J. Seebacher et G. Rosa ont donc eu à organiser l’exécution et la transmission des corrections en une semaine. Le travail était prêt depuis longtemps pour les quatre volumes de Poésie –avec la collaboration précieuse de Benoît de Cornulier. Pour le reste, les responsables de volumes ont été mobilisés –à charge pour eux de faire intervenir s’ils le pouvaient les responsables de chacun des textes –le plus souvent, ils ne l’ont pas pu.
F. Laurent se scandalise de ce si court délai, qui pose, dit-il, la question de l'utilisation de l'argent public : l'éditeur a bénéficié d'une belle avance du Ministère, et d'un achat groupé du Ministère des Affaires étrangères pour tous les établissements français à l'étranger, et malgré cela, il impose aux auteurs des délais intenables pour faire les corrections!
G. Rosa rappelle qu’il avait, à toutes fins utiles, demandé les listes de corrections il y a déjà un ou deux mois. J. Seebacher rappelle qu’elles sont demandées aux auteurs depuis 17 ans ! (un cahier d’errata avait été prévu). G. Rosa se dit déjà bien content que l’édition soit réimprimée –ce que la maison Laffont n’avait pas prévu de faire- et qu’elle soit réimprimée avec un grand nombre de corrections. Car l’éditeur ne s’attendait pas aux quelques centaines de corrections que nous lui avons transmises pour des fautes dont les auteurs sont sans doute excusables –ils ont dû travailler très vite en 85- mais cependant responsables.
Il ajoute que, à la demande même de l’éditeur, on ne s’en tiendra pas là. Les éditions Laffont, contrairement à ce qu’elles avaient fait en 85, ont l'intention de commencer par un tirage faible, quitte à procéder ensuite à des réimpressions ; celles-ci pourront être corrigées et l’éditeur nous y incite dès maintenant. Les hugoliens lecteurs des Œuvres complètes sont donc vivement invités à noter en marge de leurs exemplaires les fautes qu'ils remarquent, et à inscrire en première page les pages concernées par ces corrections ; chacun doit participer (même si en général bien peu de lecteurs signalent les coquilles!), car l'expérience prouve que les corrections fonctionnent par regards différents et qu’il faut le concours de plusieurs « amateurs » pour corriger comme le ferait un professionnel. Lui-même n'a pas relevé les mêmes fautes que J-M. Hovasse et J.-C. Fizaine –et réciproquement .
En un mot : seule une intense coopération des hugoliens permettra une édition de très grande qualité. Mais elle reste possible.
Deux version des Œuvres complètes paraîtront : une collection brochée et une collection reliée, qui coûtera un peu moins de 400 euros environ. Il n’est pas exclu que le Groupe Hugo puisse bénéficier d’un achat groupé destiné à ses membres, s’ils sont intéressés.
B. Leuilliot : Une petite "introduction par l'auteur" serait bienvenue : comment avez-vous travaillé?
J-M. Hovasse : J'ai commencé par relire toutes les œuvres de Hugo et toute la documentation dont je disposais, en avançant dans la chronologie. Au départ, je n'avais pas conçu de plan d'ensemble. Pour chaque époque, j'ai lu ce qui avait été écrit depuis cent ans, aussi bien sur Victor Hugo que sur Léopold Hugo ou Sophie Trébuchet. Il a été difficile de trouver beaucoup de sources sur l'enfance de Hugo, mais mon travail a été simplifié à partir du moment où il y a eu des œuvres et des lettres de Hugo lui-même.
J. Seebacher : Aviez-vous comme objectif de relier toute la biographie à l'œuvre?
J-M. Hovasse : Oui. Très schématiquement, les lecteurs peuvent avoir l'impression que j'explique l'œuvre par la vie. En réalité, j'essaie d'éclairer dans chaque œuvre sa part de biographique, en n'apportant que ce qui est utile à la lecture de l'œuvre.
B. Leuilliot : On ne saurait procéder autrement quand on écrit une biographie de Hugo. C'est différent pour d'autres écrivains, pour lesquels la sollicitation de la biographie est moins utile à la compréhension de l'œuvre. Ecrire une biographie de Hugo, c'est réécrire Hugo.
J-M. Hovasse : Certes, mais on pourrait aussi parler de son œuvre sans parler de sa vie. Cela s'est fait.
B. Leuilliot : Pour quel résultat! On ne peut distinguer, en Hugo, l'être social de l'écrivain.
J. Seebacher : Cette méthode n'aboutit-elle pas à évincer des aspects de la vie de Hugo qui n'ont pas encore été éclairés, à effacer les zones d’ombre, les problèmes, les questions irrésolues?
J-M. Hovasse : Il est vrai que, lorsque l'on a affaire à des épisodes non éclaircis ou non expliqués, soit on les met en évidence, soit on les dissimule... Ce que j'ai fait, parfois, dans un sens.
F. Laurent : A propos du rapport entre la vie et œuvre, j'ai été séduit par les passages où tu mets en évidence un "cryptage" du biographique dans tel extrait d'une œuvre, quand tu expliques à quelle réorganisation du biographique Hugo s'est livré dans le texte. Tu ne proposes pas d'interprétations de la biographie, tu relèves simplement quels éléments sont présents dans l'œuvre. Le seul risque d'une telle démarche, ce serait d'être tenté de réduire Les Misérables, par exemple, à une mise en œuvre de la vie de Hugo. Pourtant, ta biographie évite parfaitement cet écueil.
La seule critique que je pourrais formuler, mais qui s'adresse au genre de la biographie en général, c'est qu'il met l'accent sur des éléments facilement repérables, datables, dont on a une trace factuelle. D'autres éléments, d'ordre intellectuel par exemple, sont moins aisément repérables, mais sont pourtant très intéressants. Par exemple, au début de ton Victor Hugo, tu négliges un peu certains aspects de la formation idéologico-politique de Hugo : De Maistre est presque absent. Evidemment, ce sont des difficultés presque insurmontables, inhérentes au genre biographique.
J-M. Hovasse : J'ai beaucoup parlé de Lamartine, personnage vraiment important pour Hugo. Cependant, il est vrai que le problème que tu soulèves est une vraie difficulté du genre ; il faudrait y remédier par des "fresques d'époque", racontant qui pensait quoi, publiait quoi à tel ou tel moment...
F. Laurent : Ce procédé est souvent artificiel. Et qu’en est-il de cette autre difficulté qui provient des caractères du genre, lesquels, souvent plient la vie aux exigences de son récit ?
G. Rosa : Je ne pense pas que l'on puisse dire, dans ce cas là, que le récit préforme la biographie : Hovasse ne met justement pas l'accent sur des "tournants" de l'existence, du type "la première femme", "le mariage" ou "le premier enfant"... Et peut-être même ne le fait-il pas assez. Tout est présenté dans une grande continuité, sans reliefs artificiels, mais cette manière de raconter risque de mettre sur le même plan des événements essentiels et d'autres de bien moindre importance.
J. Seebacher : Mais ce sont ces éléments de moindre importance qui permettent de relancer la recherche! Prenez les relations de Hugo et de Montalembert, par exemple : leur conflit est une relation interpersonnelle dont on ne sait rien! Ne pourrait-elle pas avoir conditionné le retournement ultérieur de Montalembert qui, pendant l'Empire, s'oppose soudainement, avec ardeur, à l'infaillibilité pontificale? Beaucoup de choses capitales dans l’existence de Hugo sont encore ignorées.
G. Rosa (à J-M. Hovasse) : L'exercice du récit biographique pose un autre problème encore, qui est celui du "secteur biographique" que l'on privilégie. A vous lire, on a l’impression d’un accent mis la biographie familiale, choix peut-être discutable. Mais qui tient vraisemblablement aux sources : la Correspondance familiale publiée oblige, tandis que les autres correspondances sont très lacunaires.
J-M. Hovasse (étonné et amusé) : Je n'avais pas du tout eu l'intention de faire du "Victor Hugo chez lui", pourtant!
F. Laurent : A ce sujet, j'ai été frappé par l'attention que tu portes aux espaces réels et à leurs transformations. Déjà, tu donnes le plan précis des différents domiciles, et quand tu parles d'un lieu, tu fais le récit complet de ses transformations ultérieures, de ses destructions et réaménagements, comme pour les Feuillantines.
J-M. Hovasse : C'était pour moi un moyen de rendre ces lieux présents, plus proches, par le lien avec le temps actuel. Paradoxalement, je les vois mieux lorsqu’ils ont disparu.
Ch. Brière : Il y a beaucoup d'humour dans ton livre. Etait-ce une volonté délibérée?
J-M. Hovasse : Par moments, peut-être, pour rendre le texte plus lisible, plus agréable.
G. Rosa : Il fait des astuces quand il s'ennuie un peu, de toute évidence! A partir de l’intervention de Léonie, elles se font plus rares. Quoi qu’il y ait encore un « ...Bonaparte ment dans mon appartement... ».
J. Cassier : Il me semble que l'usage de l'humour est parfois une "pirouette pour ne pas conclure", comme dans le récit de l'enfance, par exemple, où l'humour permet souvent de n'avoir pas à choisir entre plusieurs interprétations possibles...
J. Seebacher : (à J-M. Hovasse) : Je ne vous trouve pas très sensible à la veine amoureuse...
A. Spiquel : Pourtant, il déteste Adèle!
J-M. Hovasse : Non! Au contraire ! Comment ai-je pu donner cette impression.
B. Leuilliot : J'aimerais connaître un de vos "secrets de fabrication" : à quel moment est intervenu le choix du découpage des chapitres et la formulation des titres? Pour Hugo, c'était là le travail des derniers moments –pour Les Misérables par exemple.
J-M. Hovasse : J'ai toujours eu du mal à comprendre comment Hugo pouvait faire ce découpage au dernier moment : on écrit le chapitre en fonction de ses limites. Pour ma part, je choisis les découpages et trouve les titres au fur et à mesure. Excepté quelques menus changements, je n'ai rien fait à la fin.
B. Leuilliot : On pourrait imaginer d'autres découpages, qui auraient modifié le sens du récit.
A. Laster : A quoi penses-tu? Peux-tu donner des exemples?
B. Leuilliot : Lorsque je lis, j'ouvre le livre au hasard et je lis un chapitre. D'autres découpages paraissent alors possibles. Je pense que le fait que le second volume n'est pas encore écrit explique certains découpages, qui auraient été différents, peut-être, avec une vue d'ensemble.
J-M. Hovasse : : Pour l'enfance, c'est vrai, j'aurais pu réunir plusieurs épisodes très courts, au lieu d'en faire à chaque fois un chapitre.
G. Rosa : Dans Les Misérables, les trois niveaux (chapitre/livre/partie) sont de force égale. Le récit de Hovasse est construit de la même manière, mais on remarque surtout les "chapitres" ; les autres niveaux passent inaperçus. Par exemple, pour "Cap au pire", je n'ai pas remarqué ce livre, j'ai été surtout sensible aux chapitres.
A.Ubersfeld : J'ai vraiment lu cette biographie avec beaucoup de plaisir, sans prendre à aucun moment le regard du spécialiste. J'ai rétrospectivement admiré l'astuce qui consiste à joindre dans un même chapitre des thèmes très différents, dans un récit sans cloisonnements. Evidemment, cela n'aidera pas les jeunes chercheurs, qui devront chercher les thèmes qui les intéressent dans des endroits très divers. J'ai été très frappée particulièrement par les pages qui suivent l'échec des Burgraves : en deux pages, tout est dit de l'état d'esprit et de la vie de Hugo à ce moment là, tout est fondu admirablement dans le récit. On se met, d'un coup, à tout comprendre.
G. Rosa : Moi aussi j'ai commencé par lire cet ouvrage "en spécialiste", sans pouvoir m’y tenir ; et j'ai très vite adopté une position de lecteur, naïve (voire puérile pour le western du coup d’Etat). Cela tient peut-être à ce que cette biographie est un pur récit d’où sont évincés le tableau ("voilà où en était Victor Hugo à telle date"), et le commentaire. On trouve très peu d'interventions d'auteur, ou même de narrateur.
A.Ubersfeld : En même temps, le jugement subjectif est constamment présent, mais très discret ; c'est une sorte de "discrétion perverse". On comprend très bien, à chaque instant, ce que Jean-Marc pense de telle personne ou de tel événement.
J. Cassier : J'estime pour ma part que la biographie de J-M. Hovasse est la seule vraie biographie qui ait jamais été écrite. Avant, les biographies n'étaient, passez-moi l'expression, qu'un ramassis de rumeurs. Vous, vous retournez toujours à la vraie source ; vous proposez des itinéraires sûrs et balisés. Bref, vous avez réhabilité la biographie. Vous utilisez l'œuvre pour retrouver les événements vécus, plutôt que l'inverse. Vous vous fondez sur des textes, dont vous donnez avec précision les références. Quand au style, à l'humour, quel plaisir! Votre ouvrage se lit comme un roman. Seul petit bémol : j'aurais souhaité, peut-être, que vous preniez un peu plus de risques dans l'interprétation.
J. Acher : Je suis tout aussi admirative : le lien entre la vie est œuvre est fait de façon très légère, à peine suggéré ; aucune interprétation ne nous est imposée de façon autoritaire. Le texte abonde aussi en citations cachées, de Hugo, mais également de Racine et d'autres écrivains.
Je rectifie juste un point de détail : vous vous étonnez dans votre biographie que "Pépita" soit le diminutif de Josepha : c'est pourtant bien le cas!
D. Charles : J'ai aimé la façon dont tu mobilises parfois ta propre biographie familiale, comme lorsque tu parles du choléra, et que tu écris "l'arrière-arrière grand oncle de l'auteur de ces lignes a écrit un livre sur le choléra"...
G. Rosa : La biographie personnelle de Hovasse est pourtant très neutralisée. On aimerait en savoir plus! N’a-t-il jamais rien vécu ou a-t-il vécu, par une sorte de miracle, exactement tout ce que Hugo a vécu ? on finit par se le demander.
D. Charles : J'aimerais savoir si tes éditeurs t'ont laissé carte blanche en terme de quantité...
J-M. Hovasse : J'ai été libre de faire ce que je voulais, pour la maquette en particulier. J'ai seulement dû me battre pour imposer les deux volumes. J'ai demandé à faire deux volumes, et n'ayant pas obtenu de réponse d'abord, j'ai pensé que c'était accordé, et j'ai donc travaillé en ce sens. Six mois plus tard, j'apprends qu'en réalité la réponse avait été envoyée, et était négative! C'est une succession de hasard qui a permis l'édition en deux volumes. En fait, c'est un peu grâce à Max Gallo : comme il sortait son livre très tôt, Fayard a voulu sortir le mien assez vite, et a dû accepter les deux volumes pour sortir le premier à temps.
A. Laster : Je n'ai pas encore eu le temps de lire la biographie, mais je l'ai plusieurs fois feuilletée, et à chaque fois, j'ai fait une découverte. Par exemple, lorsque Jean-Marc cite le texte du voyage de 1843 dans les Pyrénées : le récit qu'en fait Hugo est déjà un exemple de mémoire involontaire à la Proust ; Jean-Marc laisse alors entendre, de façon très convaincante, que Proust a dû lire Hugo.
Tous : Mais c’est bien évident.
A. Spiquel : C'est un livre qu'on lit de façon particulière lorsqu'on est hugolien, tant il est tissé d'allusions. Pour le lecteur novice, le texte a la délicatesse de le laisser entièrement libre de choisir son chemin, tout en le renseignant avec précision. La biographie donne envie de découvrir ou redécouvrir l'œuvre, sans en donner aucune idée préconçue.
F. Naugrette (à J-M. Hovasse) : Souvent tu sollicites le Victor Hugo raconté. Ce livre a-t-il eu un statut particulier lorsque tu écrivais ton ouvrage?
J-M. Hovasse : Oui. On m'a d'ailleurs reproché d'avoir souvent parlé du Victor Hugo raconté comme d'une personne, d’écrire "Le Victor Hugo raconté dit que..." Nous avons l'habitude, entre spécialistes, de ce type de rapport avec les œuvres, mais cela peut choquer les lecteurs. J'aurais dû trouver une autre phrase. J'utilise souvent le nouveau, rarement l'ancien, et je parle alors du Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie.
G. Rosa : Je trouve l'appréciation que vous faites de Sainte-Beuve trop bienveillante. J'ai relu ce qu'écrit Molho dans L'édition Massin : bien que spécialiste de Sainte-Beuve, il en a une appréciation bien plus péjorative.
A. Laster : J'ai également lu un article d'un spécialiste de Sainte-Beuve, dans la Revue des Deux-Mondes, qui, chose curieuse, n'était pas défavorable à Hugo.
J-M. Hovasse : Je vois de quel article il s'agit ; je ne l'ai pas aimé, la fin était tout de même virulente contre Hugo. Quant à mon propre traitement de Sainte-Beuve, il était volontaire : je n'ai pas voulu "charger" ce portrait.
J. Seebacher : Molho disait en privé des choses très précises sur Sainte-Beuve, sans se dévoiler publiquement, à cause de ses relations avec l'éditeur de la Correspondance de Sainte-Beuve.
G. Rosa : Oui, vous êtes peut-être, là, un peu trop discret. Lorsque Hugo interroge Sainte-Beuve sur sa maladie oculaire, celui-ci diagnostique une "amaurose". Singulière onomastique nosographique ! Et il annonce à son patient qu’il perdra très vite la vue –quelques années au plus. Or Hugo ne s’en inquiète nullement, ne va pas consulter un spécialiste, ni même un autre médecin. On n’apprend tout de même pas sa prochaine cécité sans quelque inquiétude. Avait-il compris ce que signifiait l’ « amaurose » ?
A. Laster : Si! Cette peur d'être aveugle revient souvent dans ses lettres.
J. Seebacher : Cette ophtalmie dont souffrait Hugo était très souvent d'origine vénérienne. Elle a été découverte lors de la guerre des Dardanelles. Elle se soigne très bien aujourd'hui, mais pas du temps de Hugo.
M. Zviguilski : Maupassant en souffrait également.
A. Ubersfeld : J'ai moi aussi une hypothèse pour expliquer l'indifférence de Hugo lorsqu'il apprit qu'il pouvait devenir aveugle : il avait souvent un accident oculaire lorsque quelque chose n'allait pas dans sa vie, lors de la mort du frère par exemple, ou de Léopoldine. Plus ou moins consciemment, il devait le savoir
G. Rosa : Pourquoi Hovasse accorde-t-il tant d'importance à la tombe du petit Léopold en Sologne, dont Hugo, lui, se désintéresse complètement? On croirait même, à vous lire, que vous êtes allé « sur le terrain » à sa recherche ; et l’on vous devine, méditatif dans les marais.
J.-M. Hovasse : Non, non ; je n’y suis pas allé ; j’ai écrit au maire.
J. Cassier : Un texte de Jardins de France, daté de 1912, décrit ce tertre, car il s'agit d'un tertre plutôt que d'une tombe.
B. Leuilliot : Il existe plusieurs traditions locales qui situent ce tertre dans des endroits différents.
J'ai une question à poser : quelqu'un a-t-il lu les deux articles de Madame Victor Hugo consacrés à Balzac dans la Revue de France?
G. Rosa : Je les ai lus ; ce sont des articles biographiques, dans le style de Sainte-Beuve !
A. Laster : Et que sait-on précisément sur le discours prononcé lors de la plantation de l'arbre de la liberté? C'est un texte très douteux, dont on ne connaît rien de plus que ce qu'en dit Actes et Paroles, n'est-ce-pas?
G. Rosa : En effet. A propos des discours, le récit hovassien des séances à l'Assemblée nationale est remarquable : on souffre pour Hugo et on jubile ; magnifique.
Une question : vous modifiez d’un an la date du voyage à Nemours –1843 et non 1844- et j'avais transmis cette correction à Claude Gély. Qui n'en a pas voulu avec raison puisque vous ne référencez pas la nouvelle datation que vous donnez. En savez-vous plus que vos notes ? et qu’est-ce qui permet de dire que ce voyage a été faussement daté de 1844, dans le souci des convenances.
B. Leuilliot : Mais c'est indéniable! Pour une fois, le timbre postal est parfaitement lisible!
G. Rosa : Dommage décidément que le tome 3 de la correspondance soit inédit.
Rectificatif. Lors de la
séance du 24 novembre 2001, Madame Josette Acher n’a pas dit ce que le compte
rendu lui a fait dire mais ceci :
« Dans Napoléon le Petit (VIII, III), Hugo, contre l’armée
permanente et l’administraition centralisée, deux des quatre obstacles
à la réalisation de l’idéal démocratique, entrevoit une nouvelle forme de
l’édifice social. La commune souveraine s’y opposerait à l’ administration
centralisée (et non à l’armée permanente, comme on me l’a fait dire) ;
et la nation, garde nationale –dans une guerre bornée à la défense
du territoire- supplanterait l’armée permanente. »
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