Lettre de V. Hugo aux directeurs du
théâtre de la Porte-Saint-Martin
du 16 septembre 1873

 

Monsieur N. Ducimetière nous autorise à reproduire la lettre jointe, qu'il transcrit et commente par la notice suivante:

Lettre autographe signée adressée à "mes chers directeurs", sans lieu, datée "mardi 16 [Septembre 1873] - 2h 1/2". Adresse autographe au verso : "MM. Ritt et Larochelle, Drs [directeurs] de la Pte St Martin". Une page in-16 (14,5 x 8,5 cm.), contre-collée dans un exemplaire de l'édition Lemerre (vers 1895) de Lucrèce Borgia, Marie Tudor et Angelo.

Mardi 16 - 2h 1/2 // Mes chers directeurs, // je croyais (à tort) à // la répétition 1 le jour ; // je ne suis malheureusement // jamais libre le soir, à // cause de mon fils qui // a besoin de moi 2 . Est-ce // que les répétitions ne sont // plus possibles le jour ? // je compte pourtant que // vous me ferez la grâce // de dîner un de ces soirs // avec moi. je ne pourrai venir // ce soir 3. écrivez-moi, je vous // prie, un mot qui me fixe, et // recevez mon plus cordial serrement // de main. Victor Hugo.


1. Il s'agit des répétitions pour la reprise de Marie Tudor, choisie par Ritt et Larochelle, nouveaux directeurs du théâtre de la Porte-Saint-Martin, pour inaugurer leur entrée en fonction. Cette pièce remplaçait leur choix initial, Le Roi s'amuse, interdit de scène le 2 juillet 1873. Courant juillet, la correspondance échangée entre Hugo, alors à Guernesey, et Meurice, met au point la nouvelle distribution. Hugo revient à Paris à la fin juillet et les répétitions commencent début septembre, le poète y assistant de manière plus ou moins suivie. La première eut lieu le 27 Septembre.
2. François-Victor Hugo était malade depuis plus d'un an, atteint d'une tuberculose rénale qui l'emportera à la fin de cette même année : Goncourt a laissé un tableau pénible du père âgé mais vigoureux, et du fils malade, après une rencontre durant l'été 1873. Au cours de l'automne 1873, Hugo et son fils habitent tous deux à Auteuil.
3. Hugo avait, ce soir-là, invité à dîner Mme Hollis, médium américaine alors en vogue (chronologie "Massin").

N. Ducimetière