Lettre de V. Hugo du 14 avril 1869 à l'un des typographes travaillant à L'Homme qui rit

Retrouvée dans un fonds qui ne le laissait pas espérer aux Archives et Musée de la Littérature de Bruxelles par les services de M. Marc Quaghebeur, directeur du musée de la Littérature - Bibliothèque Royale Albert Ier et commissaire au Livre de la Communauté française de Belgique, cette lettre a été transmise à Mme Nicole Savy qui nous l’a confiée. (image recto - image verso)

Elle ne demande pas d’explications particulières. On en est aux ultimes procédures de la publication de L’Homme qui rit dont le premier tome paraît le 19. L’état des relations entre Lacroix et Hugo, si mauvais que leurs communications sont toutes indirectes, explique que Hugo ne s’adresse pas à lui mais à son prote, M. Lequeux. Sans doute ne lui fait-il pas une confiance illimitée puisque, le même jour, il charge également Auguste Vacquerie de demander pour lui la couverture du premier tome portant son catalogue (Oeuvres complètes, éd. J. Massin, CFL, t. 14, p. 1271). Enfin, l’envoi des premières pages signées de L’Homme qui rit est confirmé par une note de l’agenda du 10 avril consignant l’affranchissement d’un envoi analogue pour Paris et par une lettre à Vacquerie du 12 le chargeant de porter un exemplaire avec une page spéciale à Léonie d’Aunet.

Les instructions de Hugo n'ont pas été respectées, du moins pour l'originale parisienne où la préface s'étend sur deux pages et porte le titre "Préface", qui convient effectivement assez mal.

 

Lettre autographe signée « Victor H. », adressée à « Monsieur Lequeux », datée « H-H. 14 avril–» [1869]. Adresse autographe au verso : « Via London // and Ostende // Belgique // Monsieur Lequeux // imprimerie Lacroix // 42, boulevard Waterloo // Bruxelles // [en diagonale, encadré de deux traits : ] pressée ». Trois pages d’un double folio (22x17,5 cm). Plusieurs cachets postaux, de Bruxelles et Guernesey, portant les dates des 15 et 16 avril 1869.

 

« H-H. 14 avril - //

Voici, Monsieur, la préface // telle qu’elle doit être. Une // seule page –sans titre. // Envoyez-moi épreuves, si vous avez le temps. Autrement // tirez.//

En même temps que cette // lettre, vous recevrez, en book-// poste, un rouleau de premières // pages signées de moi, destinées // à la Belgique. Je vous serai // obligé de faire tenir les exem- // plaires avec ces pages en tête // à leur destination. Votre nom // s’y trouve, et je vous prie // d’accepter un exemplaire // comme remerciement de vos // bons soins et des peines que // [verso] je vous ai données. //

Je ne sais pas bien // l’adresse de M. Louis // Labarre, qui habite // Bruxelles ou peut-être // Ixelles. Vous la savez // certainement. Voulez-vous // avoir la bonté de lui // transmettre cette lettre ? //

Il importe que les exem- // plaires soient envoyés // le jour même de la // publication. //

Nouveaux remerciments, // et recevez personnellement // mes mes meilleurs compliments. //

Victor H. //

Les pages pour mes fils sont dans le rouleau. // [troisième page, écrit dans le sens de la longueur] Voudrez-vous m’envoyer cinq exemplaires // de l’édition belge, et prier de ma part // M. Lacroix de m’en envoyer dix de // l’édition de Paris - //

Je voudrais voir en épreuves la couverture // du tome Ier qui porte mon catalogue. // On a oublié de me l’envoyer. »

 

[Cliquer sur les images pour les obtenir agrandies.]